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Opéra au CDN de Normandie Rouen : « Djamileh » chez les rappeurs

photo Frédéric Carnuccini

Djamileh est un opéra peu connu, une pièce en un acte écrite en 1871 par Georges Bizet. David Lescot met en scène ce conte musical qu’il raconte dans un monde inattendu, celui des rappeurs. Créé à la Comédie de Caen, Djamileh est joué du 21 au 26 mars au CDN de Normandie Rouen.

 

photo Frédéric Carnuccini
photo Frédéric Carnuccini

C’est un univers très masculin. Le sultan Haroun est en plein désarroi amoureux. Pour éprouver encore une petite flamme, il accueille chaque mois une nouvelle esclave. Djamileh, alors sa favorite, le ressent et demeure éprouvée par cette disgrâce. Mais la jeune femme va user de ruse pour reconquérir le cœur du sultan. Un jour, elle se dissimule sous un voile parmi les esclaves, sème à nouveau le trouble dans le cœur de Haroun qui ne résiste pas à cet amour.

 

Djamileh, un opéra en un acte de Georges Bizet présenté du 21 au 26 mars au CDN de Normandie Rouen, est inspiré d’un conte oriental réécrit par Alfred de Musset en 1832. David Lescot transpose cette histoire dans un monde actuel, dans celui des rappeurs. « C’est un monde très viril avec des marques, le côté opulent, délirant, ostentatoire, voire baroque. Comme on peut le voir dans les clips. Ça brille et c’est parfois ridicule ».

 

Avec le metteur en scène, Djamileh ne se déroule dans un sultanat mais chez un de ces rappeurs qui veut briller. Chez l’un, comme chez l’autre se pose la question de la domination masculine et de la place laissée aux femmes. « Djamileh est une esclave amoureuse qui n’arrête pas d’être congédiée. Elle cherche à gagner sa place et à convertir son maître par le sentiment. Dans cet opéra, il n’y a pas de révolte féminine mais une victoire féminine. Le sultan est un esclave de l’amour ».

 

Avec Djamileh, David Lescot revient à l’opéra après les mises en scène de The Rake’s Progress de Stravinsky, La Finta Giardiniera de Mozart et Il Mondo della luna de Haydn. Dans cette œuvre, « il y a tout le talent de Bizet qui est un formidable mélodiste. Il faut comprendre la musique, la prolonger, la développer à un point de rayonnement ». C’est une version piano qui est proposée afin qu’elle puisse « tourner en dehors des cadres de l’opéra ».

 

 

 

  • Lundi 21, mardi 22, jeudi 24, vendredi 25 mars à 20 heures, samedi 26 mars à 18 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 03 29 78 ou sur www.cdn-hautenormandie.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mardi 22 mars