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Opéra au CDN : le sexe avec humour et irrévérence

Après Bigre, Molière de la meilleure comédie en 2016, Pierre Guillois, auteur et metteur en scène truculent, revient au CDN de Normandie Rouen avec une création décoiffante, un Opéraporno. Une pièce, entre opérette, théâtre musical et burlesque, pour rire avec férocité du sexe et ses affres. L’Opéraporno est joué du 16 au 27 janvier au théâtre des Deux-Rives à Rouen.

Du sexe, rien que du sexe. Et il est amené sur les chemins les plus sordides. Avec Pierre Guillois, il y aura inévitablement de l’humour, souvent féroce, et du burlesque. « Quand on décide de parler de sexe au théâtre, on s’octroie une auto autorisation quasi illimitée. Tout est possible. J’ai trouvé la phase d’écriture libératoire ». Plutôt comédie ou drame ? « Quand Nicolas Ducloux m’a proposé d’écrire un opéra porno, il n’avait pas de vœux précis. Ce qui est sorti, c’est la comédie. Cela aurait très bien pu être une histoire très dramatique. La base de l’histoire est néanmoins tragique. On a travaillé très sérieusement sur les personnages, les enjeux. Ce n’est jamais léger ». Comme dans Bigre, pièce hilarante sur trois personnages aux vies cabossées.

L’Opéraporno, créé du 16 au 27 janvier au CDN de Normandie Rouen, est « une destinée humaine », comme les affectionne Pierre Guillois. Une famille bourgeoise quitte la ville pour se retrouver le temps d’un week-end à la campagne. Il y a le père, sa mère, sa nouvelle compagne, très jeune, et son fils. « Dans cette maison, bâtie près d’un étang et d’une forêt, leur libido éclate. Elle explose peut-être à cause du décor, des parfums, des animaux… La partie de campagne va complètement se dérégler ».

L’Opéraporno parle de sexe « sans le montrer », précise Pierre Guillois. L’auteur, également comédien et metteur en scène, jongle avec tous les tabous, les interdits les plus enfouis. Il multiplie les situations outrancières. « Notre pari est le rire. Nous sommes allés très loin. Quand ça dérape, ça dérape vraiment. Nous avons imaginé des moments effrayants pour que le public ait peur de son propre rire ». Et l’amour dans tout ça ? « Il y a des enjeux amoureux, du désir mais je ne sais pas s’il y a de l’amour. J’ai du mal à créer des personnages accomplis en amour ».

Dans cet Opéraporno, le chant se mêle au jeu. « Il apporte beaucoup de sensualité, de la chair ». La mécanique est à nouveau très minutieuse. « La musique demande cela. Les situations aussi. C’est une pièce très écrite. On est au mot près parce que tout fonctionne sur la saveur du dialogue » et que le rire sera salvateur.

  • Du mardi 16 au vendredi 19 janvier à 20 heures, samedi 20 janvier à 18 heures, du mardi 23 au vendredi 26 janvier à 20 heures, samedi 27 janvier à 18 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mercredi 17 janvier
  • Spectacle à partir de 18 ans