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« Je ne peux pas lire pour moi »

hd-putzulu_bruno_1_ bis-drBruno Putzulu qui tourne avec cette pièce, Occupe-toi d’Amélie, revient dans l’Eure, le département où il a grandi. Tout d’abord pour deux lectures dans le cadre du festival Terres de Paroles, puis pour le tournage du clip de Je n’aurai pas d’enfant, titre d’un album qui sortira à l’automne.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quel lecteur êtes-vous ?

J’essaie de m’approcher de l’interprète. La lecture est un exercice difficile que j’apprécie beaucoup. C’est un jet, un moment éphémère mais intense. On vit avec un personnage pendant très peu de temps. A la fin de la lecture, on sait qu’on ne le recroisera plus. Donc, je travaille beaucoup mes lectures.

 

Quel rapport créez-vous avec le public ?

Le public est plus proche et j’essaie de la faire participer. Lors d’une lecture, on sent sa présence parce qu’il est hyper attentif. Les spectateurs sont toujours très l’écoute. Quand on a envie de les faire participer, ils ne rechignent jamais.

 

Quel lecteur êtes-vous lorsque vous lisez pour vous ?

Je lis tout le temps. Je reçois régulièrement des textes donc je suis sans cesse en lecture, en apprentissage. Un texte demande non pas une mais plusieurs lectures. Il ne faut pas se tromper quand il faut faire un choix.

 

Lisez-vous seulement pour vous et non pour votre travail ?

Cela ne m’arrive pas très souvent. J’ai toujours des textes à lire. Et ce avec des échéances à respecter. Je lis les propositions que l’on me fait. Je lis et relis pour apprendre par cœur. Mais je ne peux pas lire pour moi. Parfois ce peut être un magazine. J’ai trop de travail et je ne veux pas me disperser.

 

Pour Terres de Paroles, vous lisez deux livres complètement différents.

Le Brave Soldat Chéïk de Jaroslav Hasek me fait penser à Woyzeck (une pièce de Büchner, ndlr). Il y a ces pauvres gens qui sont manipulés et que l’on envoie à la boucherie. Cela résonne encore aujourd’hui. Quant à Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, c’est un livre étonnant. On ne peut pas ne pas s’identifier au personnage. Et quand on s’identifie au personnage, il est dans la tête.

 

Après les lectures, vous tournez dans votre village, Toutainville, le clip de Je n’aurai pas d’enfant.

Cette chanson m’évoque beaucoup mon village. Ce sera donc dans mon village, dans mon école. C’est une des chansons de mon prochain album dans lequel je parle de l’enfance, de l’amour, du vin, de Facebook. C’est un hymne à la vie.

 

Quels sont les prochains projets ?

En octobre va sortir un coffret de trois DVD avec les conversations enregistrées avec Philippe Noiret. Je travaille sur deux textes, L’Attentat de Yasmina Khadra et Woyzeck de Büchner. A la rentrée, je vais tourner un film de Serge Lalou avec Pierre Richard. C’est la première fois que je fais un film avec lui. Je l’aime beaucoup. Il fait partie de mon enfance.

 

  • Samedi 24 mai à 16h30 à l’église de La Haye-de-Routot : lecture du Brave Soldat Chéïk de Jaroslav Hasek.
  • Dimanche 25 mai à la salle des fêtes à Routot : lecture de Réparer les vivants de Maylis de Kérangal.
  • Tarif : 5 €, 12 € les 3 lectures. Réservation au 02 32 10 87 07.