Pierrick Sorin réinvente le burlesque

photo Eric Deniset
photo Eric Deniset

C’est Mathieu Amalric qui a révélé la troupe du Cabaret New Burlesque, originaire de San Francisco. Les danseuses de Kitty Hartl deviennent les personnages principaux de son film, Tournée, prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 2010, puis de véritables stars du burlesque. Sexys, drôles, elles ont réinventé l’art du strip-tease. Pour leur nouveau spectacle, elles ont fait appel à Pierrick Sorin, artiste plasticien, vidéaste et metteur en scène, bricoleur ingénieux et plein d’humour à l’univers fantastique, qui leur a imaginé un écrin de rêve. Interview avec Pierrick Sorin.

 

 

 

Lorsque vous avez commencé à travailler sur le Cabaret New Burlesque, avez-vous réfléchi en tant que metteur en scène, vidéaste, plasticien ou les trois à la fois ?

Je n’ai pas pensé en tant que metteur en scène parce que les numéros étaient déjà définis dans leur contenu. J’ai plutôt réfléchi en tant que vidéaste et scénographe qui accompagne quelque chose qui existe déjà. Je me devais de respecter les numéros de la troupe.

 

Vous sentez-vous proche de cet univers burlesque ?

Non, je ne me sens pas très très proche de cet univers. Je n’avais jamais vu de cabaret de ma vie. Cependant, avec une démarche plus intellectuelle, il y a un propos par rapport à une forme de libéralisation féminine qui m’interpelle. Ce cabaret reste du divertissement populaire. Je suis moi aussi dans le divertissement mais avec des notions sous-jacentes plus complexes. Dans le cabaret, il y a un rapport de séduction au public. Dans l’art contemporain, il n’y a pas ce rapport de séduction direct. Il est plus cérébral.

 

 

Comment vous êtes-vous alors fondu dans cet univers ?

Je sais m’adapter à des choses différentes. Par ailleurs, l’équipe était très sympathique. Il était très facile de dialoguer avec elle. C’est assez motivant sur le plan humain. Néanmoins, jusqu’au dernier moment, je n’étais pas tellement à l’aise parce que ce cabaret est fondé sur l’exhibition des corps.

 

Pourquoi avez-vous accepté de mettre en scène ce spectacle ?

Je connaissais la troupe. Cela me faisait plaisir de travailler avec elle. J’avais aussi envie d’aller dans des directions qui ne sont pas forcément les miennes. Je me suis laissé porter et j’y ai trouvé mon compte.

 

Comment avez-vous travaillé avec la troupe ?

En fait, j’ai beaucoup travaillé seul. Les artistes étaient plutôt aux Etats-Unis. J’étais dans des contraintes fortes. Je ne pouvais les obliger à faire ce qu’elles ne voulaient pas. J’ai alors accentué leur propos, ajouté de l’humour, de la poésie là où il n’y en avait pas suffisamment.

 

  • Mardi 14, mercredi 15 et jeudi 16 janvier à 20 heures au Volcan maritime au Havre. Tarifs : de 30 à 8 €. Réservation au 02 35 19 10 20 ou sur www.levolcan.com
  • Mardi 28 janvier à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 22 à 5 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr
  • Mardi 27 mai à 20h30 au Cadran à Evreux. Tarifs : de 19 à 8 €. Réservation au 02 32 78 85 25 ou billetterie.evreux@sn-el.fr