/

Pomme au Trianon transatlantique : « Mon album est une sorte de playlist »

L’amour est le fil conducteur de ce premier album, A Peu Près, sorti en octobre 2017. Pomme y raconte les déclarations, les ruptures, les peurs… Pas d’originalité dans tout cela mais de l’élégance, de la sobriété, de la délicatesse, parfois de la mélancolie, pour évoquer avec autant de gravité et de légèreté un thème inusable. Comme écrin à ces textes, elle a préféré une pop éthérée. En quelques mois, Claire Pommet, une vingtaine d’années, a réussi à séduire avec sa fraîcheur et sa voix cristalline. Elle chante vendredi 12 janvier au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Entretien.

Est-ce que la chanson a toujours été votre mode d’expression favori ?

Oui, elle l’a toujours été. Elle est quelque chose de naturel chez moi depuis des années. Même depuis que je sais parler. La chanson a toujours été le meilleur moyen que j’ai trouvé pour raconter des histoires, me vider la tête, me détendre.

Il y a eu une autre étape à franchir : l’écriture des chansons.

C’est la même chose. Depuis que je sais écrire, j’ai imaginé des poèmes, des histoires. A partir de 5 ou 6 ans, j’ai eu des histoires dans la tête. J’ai toujours eu l’amour de la musique et des mots. Pendant les années collège je suis passée par l’anglais. Vers 17 ou 18 ans, je suis revenue au français. Là, il fallait que j’assume mes textes.

Est-ce que cela a été difficile ?

Écrire en français a été un cap à franchir. J’étais tellement jeune que je n’avais pas de barrière en tête. Je n’avais pas de pudeur. A l’adolescence, j’ôtais plutôt culottée. S’il fallait que je passe de la langue anglaise au français aujourd’hui, ce serait bien plus compliqué. J’avais comme une folie adolescente. Ce qui m’a permis de brûler des étapes. J’avais une énergie folle et étrange. Je voulais déjà être chanteuse et je mettais tout en œuvre pour y parvenir. J’écrivais, je composais, j’étais ma propre attachée de presse, mon tourneur. Je faisais tout toute seule. Ma vie s’organisait seulement autour de la chansons. J’ai pu faire ça parce que j’imaginais que la chanson était quelque chose de tellement loin pour moi. C’était vraiment un rêve hyper lointain. Pour y arriver, j’ai fait énormément d’effort. Je jouais dans les bars à Paris. J’ai eu mon premier cachet à 19 ans après un concert au Trois Baudets.

 

Que représente pour vous écrire un album ?

Sortir un album commence à devenir désuet. Il est très rare que j’écoute un album en entier. Je m’interromps tout le temps. Mes amis font comme cela aussi. L’autre jour, j’ai vu l’album de Pierre Lapointe. Il demande aux auditeurs de ne rien faire d’autre pendant l’écoute de son album qui dure environ 35 minutes. Mon album est une sorte de playlist avec des chansons que j’ai écrites et d’autres que l’on m’a écrites.

Comment avez-vous trouvé un fil conducteur ?

Chaque chanson a son identité. On peut les piocher au hasard. Je me suis fait mon histoire. Chacun peut en raconter une.

Est-ce chanter est aussi comme un jeu avec la voix ?

Je n’ai pas eu de formation. J’ai cependant fait partie d’une chorale pendant dix ans. C’est là que j’ai appris à utiliser ma voix. C’est très instinctif. Aujourd’hui, je ne travaille plus ma voix. Je ne vais pas d’automatisme. Je préfère la spontanéité. L’interprétation, c’est la manière de ressentir ce que l’on chante.

Quelle place tient le visuel dans votre travail ?

Nous y avons beaucoup réfléchi. Je voulais avant tout des choses simples, des choses terrestres, assez froides. D’où les insectes et le végétal.