Premières expériences de cinéma avec Bruno Bayeux

Le comédien rouennais Bruno Bayeux a réalisé avec ses voisins Huis Clos sous confinement, une série de trois épisodes tel un Cluedo géant.

Tout a commencé par un partage des tâches. Pendant la période de confinement, chacun a pu apporter aux autres. Il y a eu le mini potager dans les allées du parking, des séances de remise en forme… Bruno Bayeux a proposé aux habitants de son immeuble de réaliser un film. « Cela n’était pas possible de jouer un spectacle dans la cour. Le bâtiment compte cinq étages. Je ne pouvais jouer dans un appartement. Il aurait été difficile de respecter les gestes barrières. J’ai alors créé un teaser avec les enfants qui se sont filmés ». C’est la première étape d’un tournage d’une série de trois épisodes de dix minutes.

Le comédien rouennais, aussi drôle qu’attachant, a écrit pour ses voisins Huis Clos sous confinement, une belle aventure humaine, fédératrice et une action culturelle originale, a priori si chère au président de la république. « Dans les écoles ? Cela fait des années que nous y allons. Mais ces heures sont assurées par les « petits » intermittents que l’on ne voit jamais aux Molière. Lors de la tournée de Richard III (mis en scène par Thomas Jolly, ndlr) nous sommes intervenus dans tous les lycées. Là aussi, je me suis senti utile. J’ai fait mon boulot ».

« Vivre le confinement autrement »

Huis Clos sous confinement est une série à suspense. Les enfants d’un immeuble découvrent le cadavre d’une jeune femme dans la cave. Qui est le meurtrier ? C’est obligatoirement un habitant puisque personne n’a le droit d’entrer et de sortir. Comme dans tout roman d’Agatha Christie, chaque personnage a quelque chose à se reprocher… 

« J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire et à diriger », confie Bruno Bayeux. Un plaisir partagé avec les 15 voisins qui ont tous joué et enrichi le projet. Bérengère, couturière, a ainsi vécu sa première expérience de comédienne. Elle est Madame Gérard, la concierge quelque peu acariâtre. « Au début, nous pouvions jouer nos propres rôles ou inventer un personnage. J’ai préféré être cette femme méchante et affreuse avec son cycliste et ses claquettes. Dans une première phase, nous avons tourné chez nous. Bruno nous racontait ce qui se déroulait et nous indiquait ce qu’il fallait dire. On inventait avec nos mots et Bruno construisait avec ce qu’on lui rendait. Pour les dernières scènes, tournées après le confinement, nous étions tous ensemble et devions jouer ce qui était écrit. Là, nous étions plus stressés. Nous avions de vraies phrases à jouer ».

Le tournage de Huis Clos sous confinement a été une bouffée d’air frais pour toutes les familles de l’immeuble. « Nous étions en télétravail pour la plupart. Moi, je n’ai pas pu travailler parce que je n’avais pas de matière. Avoir un tel projet nous a permis de vivre le confinement autrement. C’est une chance d’avoir un comédien dans l’immeuble », se réjouit Bérengère.

Huis Clos sous confinement est certes terminé mais l’envie de ces Rouennais de poursuivre cette expérience est bien plus importante. « L’idée d’une deuxième série a été lancée ».