///

Quatre femmes résistantes sous le palais de justice de Rouen

Dans Minuit, Libération, il y a deux histoires en miroir : le procès d’une passeuse de migrantes et migrants et l’attente de résistantes emprisonnées dans le palais de justice de Rouen un 19 avril, à 76 ans d’écart. Elles sont racontées par Le collectif Commune Idée et la compagnie La Dissidente dimanche 20 septembre au stand des Fusillés à Grand-Quevilly dans le cadre des Journées du Matrimoine.

Il y a environ 250 personnes sous le palais de justice de Rouen le 19 avril 1944. L’histoire n’a retenu que des hommes. Or, des femmes résistantes y sont aussi emprisonnées et chantent à minuit la Libération. Tous et toutes entendent les bombardements qui annoncent l’arrivée des Alliés. Ensemble, ils attendent leur libération mais, à 4 heures du matin, ce sont les Allemands qui viennent les chercher pour les emmener dans les camps. Une gravure y a été retrouvée.

« J’ai trouvé cette histoire incroyable ». Elvire Le Cossec l’a ressassée pendant plusieurs années. Dimanche 20 septembre, lors des Journées du Matrimoine, elle présente avec le collectif Commune Idée et la compagnie La Dissidente une étape de travail de Minuit, Libération au stand des Fusillés à Grand-Quevilly. La réalisatrice et comédienne triche quelque peu avec l’Histoire pour questionner la résistance d’hier et d’aujourd’hui. Dans Minuit, Libération, Brigitte est guide et fait visiter le palais de justice de Rouen où son aïeule, Florentine est restée prisonnière le 19 avril 1944. Ce même jour, soixante-seize ans plus tard, son amie, Marianne, est jugée pour avoir aidé des migrants et migrantes à passer la frontière. Pour l’une comme pour l’autre, ces quatre heures seront décisives.

Pour écrire ce texte, Elvire Le Cossec s’est inspirée des dires de Florentine Sueur, Thérèse Delbos, Augustine et Lucienne Boulanger, Brigitte Garin, le colonel Rémy, Germaine Thillon. « J’ai eu la chance d’avoir rencontré Lucie Aubrac. Je me souviens de ses mots d’amour. Ces femmes résistantes étaient aussi des amoureuses. Elles voulaient défendre leur homme ». Elle imagine ainsi les échanges entre quatre prisonnières, conscientes que le palais de justice peut s’écrouler à tout moment.

Infos pratiques

  • Dimanche 20 septembre à 16 heures au stade des Fusillés, avenue des Canadiens à Grand-Quevilly
  • Durée : 45 minutes
  • Gratuit dans la limite des places disponibles