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Retour à Giverny

Lady Agnew, John Singer Sargent photo A. Reeves, National Galleries of Scotland
Lady Agnew, John Singer Sargent
photo A. Reeves, National Galleries of Scotland

Le musée des impressionnismes à Giverny a 5 ans. Pour cet anniversaire, Diego Candil, directeur, a choisi de faire un clin à l’histoire du lieu. Regard vers les Etats-Unis avec cette exposition, L’impressionnisme et les Américains, qui couvre une période très précise, entre 1880 et 1900. Vingt ans durant lesquels les peintres outre-Atlantique sont venus tout d’abord travailler en Europe, notamment à Giverny, puis ont cherché à adapter l’impressionnisme avec des sujets de leur pays. 80 tableaux, accrochés jusqu’au 29 juin, démontrent l’influence de ce courant pictural chez les Américains.

 

Un homme. L’exposition L’impressionnisme et les Américains s’ouvre avec Lady Agnew de Lochnov de John Singer Sargent, connu pour ses portraits. Sa peinture est fluide, élégante, contrastée entre les robes blanches et les ombres noires. « C’est impressionniste mais il va respecter la tradition du portrait », commente Katherine Bourguignon, commissaire et conservatrice à la Terra Foundation for American Art Europe.

John Singer Sargent fait partie de ces artistes expatriés. « Il est né à Florence de parents américains. Il passe toute sa vie en Europe. Il arrive à Paris en 1874. Il va exposer au Salon à la fin des années 1870. Sargent est autant à l’aise avec les avant-gardistes qu’avec le milieu académique. Il n’abandonne pas ce qu’il a appris ».

C’est un impressionnisme pluriel que propose Sargent. L’Américain a été proche de Claude Monet. Les deux peintres ont correspondu. Sargent est venu à Giverny chez Monet. Une amitié s’est nouée entre eux. Sargent peint en 1885 Claude Monet peignant à l’orée d’un bois.

 

L'été, Mary Cassatt Chicago, Terra Foundation for American Art
L’été, Mary Cassatt
Chicago, Terra Foundation for American Art

Une femme. Mary Cassatt a une histoire parallèle à celle de John Singer Sargent. Née et formée aux Etats-Unis, elle vient s’installer à Paris en 1874. Elle a 30 ans. Elle sera la seule peintre américaine à avoir exposé à Paris aux côtés des impressionnistes. Mary Cassatt a apporté un soutien très fort à ces artistes. Elle a notamment une admiration pour Degas et Pissaro. Elle a beaucoup encouragé ses amis américains et sa famille à acheter leurs toiles.

Dans cette exposition L’impressionnisme et les Américains, Mary Cassatt tient une place toute particulière. Son sujet favori : la mère et l’enfant. Elle peint la beauté de la maternité avec une réelle sensibilité et surtout le rapport fusionnel entre deux êtres.

 

Une colonie d’artistes. Dans la deuxième partie des années 1880, des artistes américains viennent travailler en Europe, notamment en France. Certains trouvent refuge à Giverny où vit Claude Monet. Ils s’inspirent de ce maître qui capte les lumières changeantes de la Normandie. Theodore Robinson, John Breck qui reprend le thème des Meules, Childe Hassam, James Whistler modifient leur palette de couleurs.

1890 marque le retour des artistes américains aux Etats-Unis. Bercés d’impressionnisme, ils adaptent leurs thèmes. Ils s’emparent de sujets comme les scènes de jardin avec de jolies femmes vêtues de longue robe blanche, comme les loisirs, les paysages de neige… L’impressionnisme s’est exporté.

 

  • Jusqu’au 29 juin, tous les jours de 10 heures à 18 heures, au musée des impressionnismes à Giverny. Tarifs : 7 €, 4,50 € pour les 12-18 ans, 5 € pour les 7-11 ans et personnes en situation de handicap, gratuit pour les moins de 7 ans et pour tous le premier dimanche de chaque mois. Renseignements : 02 32 51 94 65 ou sur www.mdig.fr
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