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« Revenir à une vie normale »

140405113524753605Renan Luce s’était fait discret après Le Clan des Miros. Une longue pause dans sa maison en Bretagne, un voyage sur les bords du Mississipi, une rencontre avec Peter von Poehl et voilà un troisième album, D’une Tonne à un tout petit poids, qui sort ce lundi 7 avril. En tout dix chansons empreintes d’émotions et de sérénité. Renan Luce est en tournée : à Rouen samedi 19 avril, au Havre vendredi 30 mai.

 

 

 

Que ressentez-vous à l’idée de repartir en tournée ?

Je suis plus que ravi. Cela fait longtemps que je n’ai pas donné de concert. Après avoir composé un disque, il n’y a rien de plus magique que d’aller partager les chansons.

 

Comme vous le dites, cela fait longtemps. Pourquoi ?

J’ai en effet pris mon temps. La dernière tournée a été très longue. En fait, je n’ai pas arrêté pendant cinq ans. Je devais passer du temps avec ma famille, revenir à une vie normale. C’est dans cette vie que je puise les idées. Observer fait partie de mon travail. Pour écrire, je fais appel à mon imaginaire.

 

Pourtant, dans cet album, vous êtes davantage dans la réalité.

Oui, il y a plus de choses qui sont rattachées à ma vie ou à la vie des autres. J’aime ce ressort dramatique que les choses se transforment, que les sentiments me traversent.

 

Travailler chez vous a-t-il modifié votre façon d’écrire ?

Cela permet d’être isolé dans un cocon, dans un environnement que l’on connaît. On peut être ainsi recentré sur soi-même. C’était très intimiste. Avoir un studio est un rêve d’enfant. C’est magique. C’est mon laboratoire. J’y passe beaucoup de temps.

 

Les lieux restent importants pour vous ?

Les chansons partent souvent d’un lieu. Quand on écrit, on se demande où va se dérouler l’histoire. C’est aussi important visuellement. Il faut que ce soit clair dans ma tête. C’est en effet un point de départ important. Ensuite, les personnages, c’est primordial. Tout comme les sentiments.

 

Vous parlez de voyage aussi.

Ce voyage aux Etats-Unis m’a libéré l’esprit. Quand on part, tout est différent. On vit différemment. On se regarde différemment. On grandit différemment.

 

Vous écrivez : « la tristesse me fait du bien ». Pouvez-vous expliquer cela ?

Je parle plus de mélancolie. Ce n’est pas un sentiment lourd mais plutôt propice à la rêverie. Pour moi, c’est important.

 

Dans « Au téléphone avec maman », vous redevenez un ado.

Cette chanson est venue après une conversation d’une heure et demie avec ma mère. Nous avions pris notre temps. Nous avions envie de parler. Après avoir raccroché, je me suis demandé comment un fils est avec sa mère et comment une mère est avec son fils au fil du temps. Il y a les petits mensonges pour se préserver.

 

Pour quelles raisons avez-vous collaboré avec Peter von Poehl. Est-ce pour l’élégance dans son travail ?

Il y a cette dimension. Nous nous étions croisés plusieurs fois. Il est venu passer des vacances en Bretagne à côté de la maison. Il est venu. Je lui ai fait écouter les maquettes. Nous avons commencé à travailler ensemble de manière instinctive, sans se poser des questions. Nous nous sommes laissés porter. C’est très agréable de travailler avec lui. Il est très méticuleux et donne confiance. Avec le recul, je me dis que j’ai eu beaucoup de chance avec cet album. C’est une belle aventure.

  • Samedi 19 avril à 20 heures au 106 à Rouen. Tarifs : de 28 à 20 €. Réservation au 02 32 10 88 60 ou sur www.le106.com
  • Vendredi 30 mai à 20h30 au Tétris au Havre. Tarifs : de 27 à 20 €. Réservation sur www.letetris.fr