/

Rêvolution au Hangar 23 : ambiance clubbing

photo Pierre Planchenault
photo Pierre Planchenault

Anthony Egéa fait partie de ces chorégraphes qui ont beaucoup apporté à la danse. Il met les corps à l’honneur. Il mélange les genres, invente une gestuelle hybride. Il a recherché les liens entre la danse urbaine et diverses thématiques. Dans Bliss qu’interprète sa compagnie Rêvolution à Juliobona et au Hangar 23, Anthony Egéa revient aux origines du hip-hop, crée une ambiance festive, fiévreuse. L’extase n’est pas loin dans cet univers du clubbing pour ces 10 danseurs et 2 musiciens. Entretien avec le chorégraphe bordelais.

 

 

 

Est-ce que Bliss est aussi un retour à votre adolescence ?

Oui. Pendant mon adolescence, j’étais tous les week-ends en boîte. J’étais dans les clubs electro, dans les soirées clubbing, dans les rave-parties… Partout. En effet, j’ai eu envie de me replonger dans ma jeunesse, de m’interroger sur l’influence de la musique sur les corps, sur ces moments où vous sentez l’adrénaline monter jusqu’à l’extase, l’euphorie collective. C’est incroyable lorsqu’un dj parvient à soulever 5 000 personnes à l’unisson.

 

Quels souvenirs précis avez-vous de ces moments-là ?

Il y a plusieurs choses. Dans une discothèque, on vient pour danser et aussi pour séduire. C’est un endroit de frime. Donc, on est dans la séduction, dans le paraitre. Il y a des tensions, de la fragilité dans les relations humaines. On y va pour ça et on peut se retrouver sous la possession du dj. C’est pareil aujourd’hui. Les gens sont toujours dans la séduction. Ce sont les tempéraments qui ont changé. Quant à la musique, on revient au disco, au funk avec C2C, Daft Punk, Bruno Mars

 

Qu’est-ce que vous ressentiez ?

J’attendais que le dj m’emporte. Lorsqu’il y avait un Claude François, un Michael Jackson ou un Earth, Wide & Fire, on sautait partout. Comme si on n’avait plus de neurones. Moi qui étais un danseur de hip-hop, j’étais là pour me montrer, pour montrer ce que je savais faire.

 

 

Avec cette pièce, Bliss, vous avez souhaité revenir à la source du hip-hop. Qu’est-ce que cela signifie ?

Quand on a commencé le hip-hop, on était dans une recherche, dans une écriture. Aujourd’hui, on le confronte à des thèmes, à des histoires. Je souhaitais retrouver le son, le groove, le plaisir, le kif du moment.

 

Dans les clubs, il y a des bons et des mauvais danseurs…

Dans la compagnie, il n’y a que de bons danseurs qui ont chacun des spécificités et qui sont aussi polyvalents. J’ai mis en évidence les danses de club, la danse electro qui est la petite fille de la tecktonik. Tout cela s’est développé pour arriver à un niveau très pointu. Dans cette pièce, j’ai beaucoup travaillé sur le groove, sur l’énergie.

 

Est-ce vous avez travaillé aussi sur la notion de personnage ?

J’aurais pu rentrer davantage dans la dramaturgie des personnages. Il y a des couples qui se cherchent ou qui se défont. Des filles, sur talons aiguilles, qui se persuadent encore qu’elles ont suffisamment de ressources pour danser… Mais j’ai préféré me concentrer sur l’influence de la musique sur les corps.

 

  • Vendredi 20 mars à 20h30 à Juliobona à Lillebonne. Tarifs : 19 €, 16 €, gratuit pour les moins de 12 ans. Réservation au 02 35 38 51 88 ou sur www.juliobona.fr
  • Mardi 24 mars à 20h30 au Hangar 23 à Rouen. Tarifs : de 18 à 8 €. Réservation au 02 32 76 23 23 ou sur www.hangar23.fr Rencontre avec Anthony Egéa à 19 heures au bar du Hangar 23. Entrée libre.