Coupé / Collé : une histoire du sampling que raconte Julien Barrault jeudi 6 octobre au 106 à Rouen. Dj sous le nom de Chilly Jay, collectionneur de vinyles, animateur de radio, il évoque ce processus de création artistique en musique lié à l’arrivée des machines.
Julien Barrault a toujours eu l’oreille bien tendue. « A 12 ans, j’achète une cassette de MC Solaar. J’écoute et je reconnais une boucle entendue dans un disque de mes parents. Après quelques recherches, je retrouve. C’est Bonnie and Clyde de Gainsbourg. Cela m’interroge ». Pour Julien Barrault, l’histoire du sampling commence là. Il la poursuit en effectuant ses propres recherches, en écoutant du rap et en allant aux sources, à la soul, au funk, au jazz.
Coupé / Collé : une histoire de sampling, présentée jeudi 6 octobre au 106 à Rouen, est le regard d’un passionné sur un processus d’écriture. Et non celui d’un chercheur. « Je suis dj avant tout. Alors, je fouine, je sélectionne des disques que j’ai envie de partager avec des gens ». Julien Barrault raconte néanmoins une histoire. Il revient ainsi sur le travail de Pierre Schaeffer, pionnier du sampling. « Il a expérimenté et développé tout un tas de notions. Il a réussi à isoler des sons, à les juxtaposer, à les mettre en boucle… De plus, c’est un narrateur hors pair ».
Autre point abordé : les différents âges du sampling liés à l’apparition et à évolution des machines. « On a commencé par utiliser des platines. Dans les années 1980, l’arrivée des samples permet d’échantillonner des sons. On pioche dans les musiques soul, funk sans vergogne. Dix ans plus tard, on assiste aux premiers procès. Les artistes doivent être plus malins. Ils sont contraints d’aller chercher dans des répertoires plus cachés. Avec les années 2000 arrivent la MAO. A partir de ce moment, il est plus facile d’incorporer ses propres compositions. Il y a une vraie démocratisation ».
Dans son histoire, Julien Barrault fait un parallèle avec les autres disciplines artistiques. Le collage existe aussi en littérature, en architecture, au cinéma, en peinture et interroge cette pratique ancienne. « On prend de l’existant pour faire du nouveau. C’est donc une histoire infinie. C’est une boucle, comme le processus de sampling ».
- Jeudi 6 octobre à 20 heures au 106 à Rouen. Entrée gratuite.
