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Selma Toprak : « Nous sommes toujours dans une phase de concertation »

photo Jean-François Lange / Normandie impressionniste

Le 3 avril 2020… C’était la date de lancement de Normandie impressionniste. Une quatrième édition avec quelque 500 expositions, spectacles et rencontres dans toute la région. Aujourd’hui, les musées et autres structures culturelles sont toujours fermés à cause de la crise sanitaire. Et le festival qui doit fêter son 10e anniversaire avec cette thématique, La Couleur au jour le jour, est reporté. Explication avec Selma Toprak, directrice de Normandie impressionniste.

Après l’intervention d’Emmanuel Macron le 13 avril 2020, quelle décision avez-vous prise sur la date de lancement de Normandie impressionniste ?

Il n’y a pas de décision arrêtée. Nous sommes toujours dans une phase de concertation. Nous suivons l’évolution du calendrier et des mesures sanitaires. Nous étudions différentes hypothèses de report et nous adaptons les choses au jour le jour. Il est encore tôt à ce jour pour faire une réponse.

Quelles sont les différentes hypothèses ?

La priorité reste la sécurité du public, des artistes, des personnels et de nos concitoyens. Aujourd’hui, il faut encore attendre que la situation sanitaire s’améliore. Nous avons besoin de toutes ces données pour écrire plusieurs scénarios. Il faut donc faire preuve d’agilité et d’engagement. Nous passons nos journées au téléphone avec nos partenaires pour évoquer chaque projet. Autour de Normandie impressionniste s’est construit un écosystème très organisé. Il est nécessaire d’être à l’écoute et de trouver une réponse adaptée à chaque proposition.

Est-ce un casse-tête pour vous ?

L’équipe est très mobilisée, très engagée. L’ensemble des partenaires l’est aussi. Ce épisode nous offre un enseignement : il y a une solidarité et un engagement qui perdurent autour de Normandie impressionniste. Et cela nous porte. Comme les témoignages du public. Certaines personnes nous écrivent pour nous dire : aujourd’hui, j’avais prévu d’être dans telle ou telle exposition, je viendrai dès que possible. C’est très touchant.

Normandie impressionniste est un festival itinérant. Est-ce que cela multiplie les difficultés ?

Pour Normandie impressionniste, il y a un projet pour chaque lieu, porté par des équipes. C’est aussi un atout. Cela démultiplie l’énergie.

Où sont les œuvres aujourd’hui ?

La situation est contrastée. Le programme est composé d’un ensemble d’expositions impressionnistes et d’art contemporain, d’une série de spectacles et d’action culturelle. Dans certains cas, les projets sont déjà quasi-bouclés. Pour d’autres, une partie des œuvres est disponible. En ce qui concerne les spectacles et les concerts, tout dépend de la possibilité des artistes à créer et des ouvertures des lieux.

Est-ce que les problématiques sont semblables pour les œuvres anciennes et contemporaines ?

Les problématiques sont différentes. Pour les œuvres anciennes, il y a des problèmes de disponibilité et de transport en fonction du lieu de provenance. Il faut aussi prendre en compte le déconfinement. Quant aux œuvres contemporaines, si elles sont déjà produites, elles sont stockées chez les artistes et peuvent arriver rapidement. Pour quelques expositions, les œuvres sont produites in situ. Par exemple, Flora Moscovici a tout réalisé sur place. L’œuvre est là (au Shed à Notre-Dame-de-Bondeville, ndlr) et attend son public. Françoise Pétrovitch a aussi terminé son œuvre pour le projet de l’Opéra de Rouen Normandie.

Vous évoquiez un report. Est-ce que les œuvres seront toujours disponibles à l’automne ?

Chaque musée négocie actuellement avec ses prêteurs pour décaler les dates. C’est un travail considérable.

Allez-vous pouvoir mener les actions culturelles ?

Quelques projets se font à distance. Si le festival est reporté à l’automne, peut-être pourrons-nous en mener à la reprise en septembre. Aujourd’hui, nous travaillons beaucoup sur des formats numériques. Nous publions chaque jour sur les réseaux sociaux pour tous les âges. Il y a des jeux, les histoires des œuvres. Nous nous adaptons à la situation.