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Une semaine de danse au Rive gauche

 

photo JL Fernandez
photo JL Fernandez

Yan Raballand, danseur et chorégraphe précis et délicat, est avec Anne N’Guyen artiste associé pendant deux saisons au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Avec sa compagnie, Contrepoint, installée à Clermont-Ferrand, il multiplie les collaborations. Pendant les prochaines vacances d’hiver, il propose un stage de danse pour les petits et les grands, les amateurs et les débutants.

 

 

Que signifie pour vous être artiste associé à une salle ?

Cela a vraiment du sens. C’est une manière d’entrer en contact avec un public et de lui proposer un parcours. Il y a obligatoirement des évolutions dans les choix artistiques.

 

Vous allez animer un atelier de danse au Rive gauche. Pourquoi acceptez-vous ce travail ?

Cela nourrit le lien que l’on entretient avec le public et permet de s’interroger sur son travail. Quand je suis obligé de parler de mes créations, je dois réfléchir. Je trouve cela intéressant de revenir sur ses démarches, sur la manière dont les idées viennent. Pourquoi a-t-on privilégié telle partie plutôt que telle autre ou emprunté tel chemin plutôt que tel autre. Ce sont des retours en arrière que j’apprécie.

 

Que ressentez-vous lors de ces ateliers ?

Je suis très ému de voir des personnes s’engager dans ce type de travail. Il y a chez elle une sorte de fragilité, d’inconscience très belle. Cela rappelle nos débuts. Pour nous, il est parfois difficile de retrouver cette fraicheur dans notre art.

 

Que souhaitez-vous que les danseurs retiennent de ces moments ?

J’insiste sur l’écoute des autres, sur les sensations que l’on peut avoir ou donner à voir. J’attire l’attention à l’autre : comment est-on sur scène seul ou avec les autres, comment danser sans se regarder ou en se regardant. C’est une communication non verbale.

 

Est-ce lors d’un atelier que vous avez décidé de devenir danseur ?

Non, j’ai décidé de devenir danseur lorsque j’ai vu ma sœur danser. J’avais 4 ans. Je me suis dit : c’est là que j’aimerais bien aller et j’y suis allé.  Dans l’association, j’étais le seul garçon et j’étais le coq de la basse-cour. A l’âge de 15 ou 16 ans, j’ai assisté à un spectacle de danse. J’ai vu un danseur qui avait juste un an de plus que moi. J’ai compris qu’il était temps pour moi de m’ouvrir. J’ai alors fait de la danse classique, de la danse contemporaine…

 

Pourquoi en avez-vous fait votre métier ?

Je ne me suis jamais posé la question. J’ai continué et la danse a pris de plus en plus de place dans ma vie. Après le lycée, je ne savais pas trop quoi faire. J’ai passé mon bac et je suis allé passer des auditions. J’ai été pris à Lyon. Tout cela s’est fait naturellement. De toute façon, je ne me voyais pas faire autre chose.

 

Devenir chorégraphe a été tout aussi naturel ?

Au conservatoire, il y a des cartes blanches tous les ans. Il faut créer une forme chorégraphique. C’était très modeste. On m’a ensuite demandé d’écrire une pièce pour un jeune ballet, puis pour le ballet du Rhin. J’ai créé mes premières pièces tout en restant interprète pour d’autres chorégraphes. Depuis 2008, l’activité de la compagnie ne cesse de s’accroître.

 

Comment naît un mouvement ?

Il vient des états de corps. Il se dessine dans mon esprit ou lors d’improvisation. Je choisis le trajet d’un corps dans l’espace et dans le temps. Je ne me pose pas trop la question du sens. Je suis davantage dans les formes abstraites, dans des formes d’énergie et de rythme.

 

  • Stage de danse du lundi 3 au vendredi 7 mars de 10h30 à 17 heures, samedi 8 mars de 14 heures et 17 heures avec une présentation des travaux d’atelier à 18 heures au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Tarifs : 65 €, 30 €. Réservation au 02 32 91 94 94.