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Suivre la ligne jusqu’à Viva Cité

photo Sylvain Frappat

Viva Cité, festival dédié aux arts de la rue, commence mercredi 28 juin. Cinq jours de théâtre, de cirque, de danse, de poésie et de performance avec 78 compagnies françaises et étrangères.

 

Viva Cité est une longue histoire commencée il y a vingt-huit ans. Chaque édition est un chapitre de ce récit populaire, poétique, coloré et aussi engagé. Pendant toutes ces années, les arts de la rue n’ont cesser de se renouveler, de s’enrichir. « Au départ, il y a quarante ans, c’était plus une mouvance artistique qu’une discipline. Il y avait un côté contestataire. Très vite, dans les années 1980, les compagnies ont émis le souhait d’être dans un espace public pour toucher un public plus large. Elles avaient envie d’un théâtre partout et pour tous. Par ailleurs, l’espace public est devenu un creuset de scénographies, une source intarissable pour la création artistique », explique Anne Le Goff, directrice de l’Atelier 231 et directrice artistique du festival Viva Cité.

Les arts de la rue sont ainsi des gestes artistiques et politiques forts dans une ville parce que chaque troupe laisse une trace. « Nous sommes dans la mémoire vive et un souvenir n’efface pas l’autre. Le plus important que nous sommes dans une émotion collective et individuelle ». Viva Cité crée de la magie, « des fulgurances qui transcendent les foules ».

La 28e édition de Viva Cité se tient du 28 juin au 2 juillet à Sotteville-lès-Rouen. Au programme : 24 compagnies dans le in dont 13 créations et 54 dans le off. C’est la Compagnie internationale Alligator avec les Batteurs de pavé qui donne le la. Avec Vendredi Debout, la troupe de Frédéric Michelet fait un clin d’oeil à Nuit Debout et pointe du doigt l’état d’urgence. Dans Argent, Pudeurs & Décadences, AIAA questionne les rapports à l’argent. Le Ballon vert crée une trilogie, Octopus, ou le récit de 50 ans d’histoire, de la chute du mur de Berlin en novembre 1989 aux années 2040. Pudding Théâtre revient sur l’éclatement des Balkans dans Géopolis. Ce sera impressionnant : une grande Traversée par Basinga au dessus de la place de l’Hôtel-de-Ville. A voir également Vous en voulez de La Française des comptages qui a imaginé un jeu télévisé interactif, les partitions musicales et dansées de L’Eolienne, l’étonnant Somos d’El Nucleo, le déjanté Miss Dolly de Marcel et ses drôles de femmes. Retour enfin de Générik Vapeur avec son opéra de parvis, La Deuche joyeuse, qui clôt le festival dimanche soir.

Pour cette 28e édition, Anne Le Goff a choisi la thématique de la ligne. « C’est un sujet vaste inspiré du temps fort du samedi soir, La Traversée. Une ligne peut être une frontière qui sépare ou un lien qui réunit. Il a aussi guidé la scénographie du festival dessinée par Les Plastiqueurs », remarque Anne Le Goff. On retrouvera les structures polyèdres lumineuses reliés par des tissus colorés. Viva Cité 2017 est surtout marqué par une ouverture à l’internationale grâce au réseau européen In Situ avec des compagnies belges, chilienne, colombienne, burkinabée.

 

  • Mercredi 28 et jeudi 29 juin à 18h15 place Voltaire, vendredi 30 juin à partir de 19 heures, samedi 1er et dimanche 2 juillet à partir de 11 heures à Sotteville-lès-Rouen. Spectacles gratuits.
  • Programmation complète sur www.atelier231.fr