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Super-Éros débarque

photo : Arnaud Bertereau

C’est une autre facette de Flaubert qui a été longtemps cachée. Le Chat Foin traverse la correspondance, la plus sulfureuse, de l’écrivain rouennais dans Flaubert, Super-Éros, joué les 8 et 9 octobre à L’Étincelle` à Rouen, le 15 octobre à l’ESADHaR au Havre et le 22 octobre au Passage à Fécamp.

Flaubert, son style, sa délicatesse, son intelligence pour évoquer la complexité des êtres… Et Flaubert, avec un autre style, plus direct, sans subtilité et sans élégance, du tout, même profondément grossier et vulgaire quand il tient sa correspondance. Pas toute sa correspondance qui comprend 4 973 lettres adressées à 279 personnes. Dans ce lot, certaines ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles.

Fabien Persil, scénographe, fan de Flaubert et grand lecteur de cette correspondance, a confié quelques-unes de ces lettres à Yann Dacosta. Le metteur en scène du Chat Foin s’en est emparé avec Anne Buffet pour montrer un autre visage de l’auteur de L’Éducation sentimentale à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. Flaubert, Super-Éros, un spectacle drôle et décapant, se joue vendredi 8 et samedi 9 à L’Étincelle à Rouen, vendredi 15 octobre à l’ESADHaR au Havre et vendredi 22 octobre au Passage à Fécamp.

Deux versions

Là, Alexandrine (Anne Buffet), une bibliothécaire, un peu coincée, organise une lecture de la correspondance de Flaubert avec Camille (Marie Petiot), une jeune comédienne, militante révoltée. Lors de cette rencontre est vivement attendu un homme (Pierre Delmotte), au nom évocateur. Ce grand spécialiste de Flaubert, tel un super héros dans son costume rouge et sa cape violette, n’hésite pas à dégainer avec la force de ses gros muscles son livre de La Pléiade comme une arme de défense de la liberté de créer. 

Pour cette correspondance, il y a la version soft, sortie aux éditions Louis Conard avec des lettres que la nièce de Flaubert a censurées ou réécrites. Caroline tenait ainsi à préserver la réputation de son oncle. La Pléiade a, quant à elle, publié en cinq volumes les textes originaux. Le spectacle confronte les deux versions d’une dizaine de lettres, envoyées à Ernest Feydeau, Louise Colet et Louis Bouilhet, son grand ami à qui l’auteur normand raconte dans les moindres détails ses ébats avec des femmes et de jeunes garçons pendant son voyage en Orient. Flaubert tient là des propos misogynes et scandaleux et aurait pu être condamné pour pédocriminalité. « C’est la sextape de Flaubert », résume Yann Dacosta qui ouvre un débat sur la frontière entre morale et esthétique, sur le lien entre l’œuvre et son auteur et renvoie à certaines affaires récentes.

Infos pratiques

  • Vendredi 8 octobre, samedi 9 octobre à 16 heures et à 20 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen
  • Durée : 1h15
  • Spectacle à partir de 16 ans
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation
  • Tarifs : de 16,50 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • photo : Arnaud Bertereau

En tournée

  • Vendredi 15 octobre à 12 heures à l’ESADHaRn 65, rue Demidoff au Havre. Spectacle gratuit. Réservation au 02 32 10 87 07 ou sur www.terresdeparoles.com
  • Vendredi 22 octobre à 20h30 au Passage à Fécamp. Tarif : 8 € Réservation au 02 35 29 22 81 ou sur www.theatrelepassage.fr