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Théâtre à Dieppe : Akté crée « L’Île des esclaves »

C’est une pièce politique. L’Île des esclaves de Marivaux, créée jeudi 9 février à la scène nationale de Dieppe par la compagnie Akté, est une comédie aux aspirations utopiques.

 

Si on échangeait les rôles ? Si les valets devenaient les maîtres, et inversement ? Une véritable utopie ! C’est le fil de L’histoire L’Île des esclaves, une pièce de théâtre écrite par Marivaux (1688-1763). Iphicrate, seigneur d’Athènes, et Euphrosine, dame d’Athènes, font naufrage avec leur serviteur, respectivement Arlequin et Cléanthis. Tous échouent sur l’Île des esclaves. Sur ce bout de terre, il y a une loi : les maîtres doivent libérer leurs esclaves, prendre leur place et se soumettre à leur autorité.

 

C’est un texte très politique que choisit Anne-Sophie Pauchet pour sa nouvelle création, présentée jeudi 9 février à la scène nationale de Dieppe. « Nous sommes aujourd’hui dans une période très politique. Des choses résonnent fortement. C’est à ceux que l’on maltraite qu’on demande les mêmes efforts. Pas à ceux qui prônent la rigueur et qui se gavent », commente la metteure en scène.

 

Changer de position sociale n’est pas une évidence mais une épreuve. Arlequin se laisse manipuler. Tant et si bien qu’il veut reprendre sa condition de valet. Marivaux fait de L’Île des esclaves une pièce sur le langage. « La grande différence entre les deux groupes est là. Les esclaves n’ont pas les mots. Un changement de costume ne suffit pas. Arlequin essaie de s’approprier le comportement de son maître mais il lui manque le langage. C’est l’outil de pouvoir ». Quant à Cléanthis, ce personnage plein d’énergie tient des propos plus virulents sur sa maîtresse. Avec Marivaux, le vent de révolte et la parole politique sont portés par une femme. C’était en 1725.

 

 

  • Jeudi 9 février à 20 heures à la scène nationale de Dieppe. Tarifs : de 23 à 10 €. Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr