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Théâtre à L’Étincelle : huis clos au cœur des mythes

photo Lucas Palen-Noé Cugny

Géographie de l’enfer plonge dans une forêt en pleine nuit dans une ambiance fantastique. Les Messagers racontent l’histoire d’une fratrie en plein choc des cultures. C’est mardi 16 et mercredi 17 octobre avec L’Étincelle à la chapelle Saint-Louis à Rouen.

photo Lucas Palen-Noé Cugny

Ce texte soulève de nombreuses questions et révèle quelques non-dits. C’est ce qui a éveillé la curiosité d’Adrien Popineau. « L’auteur ne donne pas toutes les solutions dans la narration et laisse des points d’interrogation en suspens ». Géographie de l’enfer d’Alex Lorette est empreint de mystères, d’étrangeté et d’ésotérisme. Tout en étant « terrien, concret et charnel ». Un homme en costume chic se retrouve dans une cabane en plein milieu d’une forêt après un accident de voiture. Il est accueilli par Leslie et ses deux frères, J-C et Franck, liés par un étonnant secret. Tous vont basculer dans un univers fantastique.

Selon le metteur en scène des Messagers, il a fallu « beaucoup d’imagination afin de donner de la chair à ce texte. Il ne se laisse pas facilement apprivoiser. Il doit être dompté ». Pour cela, Adrien Popineau a dû gommer quelques ombres. « Au début, je ne comprenais pas pourquoi les trois frères et sœurs avaient un prénom mais pas l’homme. J’ai eu un déclic : il est peut-être entre deux mondes, entre la terre et le ciel, entre la vie et la mort. Le chalet où ils se retrouvent tous est alors une métaphore du purgatoire. Cela a permis de peindre un monde imaginaire, poétique ». Tout en ayant un pied dans la réalité. « Le texte nous y oblige. Il y a eu un banal accident de voiture ».

Dans Géographie de l’enfer, le public entre dans cet univers de l’étrange. Comme les quatre personnages de l’histoire, il est enfermé dans ce huis clos, dans ce purgatoire de terre et de copeaux. « Ce texte est sensitif, voire sensuel. C’est une expérience sensoriel et non intellectuelle. Il était important que le spectateur ne se sente pas uniquement spectateur. Dans ce dispositif quadri-frontal, il est embarqué dans la fiction » pour comprendre qui est cette fratrie, bloquée dans sa névrose. Les deux plus jeunes voient ainsi l’arrivée de l’homme comme une porte de sortie à cet environnement funeste parce qu’ils ne supportent plus leur routine. Tout comme le conducteur de la voiture qui ne trouve plus de sérénité dans ce monde. Géographie de l’enfer pose la question du libre arbitre et la difficulté de trouver sa place.

 

 

Infos pratiques

  • Mardi 16 et mercredi 17 octobre à 20 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : de 16 à 3 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr
  • Spectacle tout public à partir de 12 ans
  • Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du mardi 16 octobre