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Théâtre à Rouen : un combat de femmes libres

photo Arnaud Bertereau

A l’issue d’un Labo au CDN de Normandie Rouen, Le Chat Foin a présenté en mars 2015 Loveless, une première adaptation du livre de Claude Jaget, Une Vie de putain. La compagnie rouennaise reprend ce spectacle poignant du 15 au 19 novembre à la chapelle Saint-Louis avec L’Etincelle.

 

photo Arnaud Bertereau
photo Arnaud Bertereau

C’était un labo. Juste deux semaines de travail en mars 2015 pour faire résonner une parole de femmes quelques mois avant le vote de la loi sur la prostitution. Le Chat Foin avait réussi à émouvoir avec cette forme hybride, entre théâtre et documentaire, lors de deux représentations de Loveless. La compagnie de Yann Dacosta présente une nouvelle version de cette adaptation d’Une Vie de putain du 15 au 19 novembre à la chapelle Saint-Louis à Rouen.

 

Loveless, c’est six témoignages de femmes prostituées recueillis par le journaliste Claude Jaget lors de l’occupation de l’église Saint-Nizier à Lyon en 1975. Toutes se confient, racontent leur solitude, leur manque d’amour, les galères, leur colère, leurs espoirs pour certaines, leurs désespoirs pour les autres. Qu’elles soient provocantes, grandes bourgeoises ou réservées, toutes sont bouleversantes, attachantes. Elles bousculent les clichés, les idées reçues. La chapelle Saint-Louis est le lieu judicieux pour écouter cette parole libre. Les six femmes échangent dans cette église, alors en travaux avec cet échafaudage, semblable à une chaire.

 

Dans cette reprise, Yann Dacosta, qui met en scène Loveless avec Anne Buffet, a souhaité « pousser davantage la théâtralité. Je voulais qu’il y ait plus de corps. C’est un va et vient entre le documentaire, avec les images de l’époque, et l’interprétation théâtrale. Le théâtre étant l’endroit où on doit interpréter le réel ». Les six comédiennes ont aussi travaillé avec la chorégraphe Stéphanie Chêne.

 

Loveless raconte une lutte qui n’est toujours pas terminée mais aussi une époque, celle des années 1970 avec les musiques de cette décennie. Il « interroge notre propre morale, notre conception de la liberté. J’aimerais que les spectateurs acquis à ce discours soient aussi bousculés ».

 

 

 

  • Mardi 15, mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 novembre à 20 heures, samedi 19 novembre à 18 heures à la chapelle Saint-Louis à Rouen. Tarifs : 14 €, 9 €. Réservation au 02 35 03 29 78, au 02 32 76 23 23 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Rencontre avec l’équipe artistique après chaque représentation