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Théâtre au CDN : « Le Dibbouk » par le Théâtre de l’Incrédule

Le Dibbouk, c’est une tragédie à la Roméo et Juliette avec en plus une dimension fantastique. Benjamin Lazar joue avec son Théâtre de l’Incrédule Le Dibbouk ou Entre Deux Mondes mardi 1er et mercredi 2 décembre au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. 

 

photo Pascal Gély
photo Pascal Gély

Il y a 100 ans, Shalom An-Ski, auteur et ethnographe russe, écrit Le Dibbouk ou Entre Deux Mondes, « une pièce qui est la partie émergée de tout un monde disparu ». Benjamin Lazar redonne à ce texte une nouvelle lumière. Ce texte est en fait le fruit des recherches de Shalom An-Ski sur la culture yiddish sous l’empire russe. « On ressent toute son attention pour décrire la façon de vivre, de parler, pour mêler les mots et la musique. Il porte un regard aimant sur ce monde. Mais il en voyait les archaïsmes et restait attentif à la notion de liberté individuelle ».

 

Le Dibbouk ou Entre Deux Mondes est une fiction : une histoire d’amour fou entre Léa et Khanan. Or le père de la jeune femme a décidé d’une autre vie pour sa fille. Non, il n’y aura pas de mariage entre les deux amants. Khanan en meurt de désespoir et son esprit prend possession du corps de Léa. L’histoire d’amour devient un conte fantastique. « Cela interroge les forces de l’invisible, la présence des morts dans la vie, la place que nous leur faisons. Grâce à la magie du théâtre, on peut être là et ailleurs. Tout se superpose ».

 

En français, en hébreu, en yiddish

Dans son travail de création, Benjamin Lazar a dû créer un monde, cet entre-deux. « Nous avons cherché à mettre le moins de distance possible entre nous et cette histoire. Nous commençons la pièce au même niveau que les spectateurs. Nous reprenons les questions que An-Ski pose lors de ces recherches sur ce monde disparu. Cela crée un autre monde. Petit à petit, on s’y glisse ». Grâce aussi à un subtil jeu de lumières.

 

Benjamin Lazar réunit sur la scène 12 comédiens et 3 musiciens. Des acteurs qui jouent en français, en hébreu, en russe et en yiddish. « Il est très important de faire entendre l’effervescence poétique et intellectuelle de cette langue autrefois parlée par des millions de personnes ». Quant à la musique juive traditionnelle qu’a revisitée Aurélien Dumont, elle éclaire ce monde ancien.