//

Théâtre au Rayon vert : Lorca ou la difficulté d’aimer

photo Juliette Parisot

C’est un des trois drames de Federico Garcia Lorca. Après Yerma, Daniel San Pedro met en scène Noces de Sang. La compagnie des Petits Champs, installée à Beaumontel dans l’Eure, joue cette pièce écrite en 1932 vendredi 13 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

 

photo Juliette Parisot
photo Juliette Parisot

« Je suis espagnol. Je me suis souvent penché sur le théâtre et la poésie de Lorca. Après Yerma que j’ai monté il y a deux ans, j’ai eu envie de poursuivre cette recherche. Il y a tellement de liens entre ces trois pièces, Noces de Sang, Yerma et La Maison de Bernarda Alba. Ce sont trois drames qui parlent d’amour, de la difficulté d’aimer ».

 

Daniel San Pedro, cofondateur de la compagnie des Petits champs avec Clément Hervieu-Léger, est remonté dans la chronologie. Il a commencé à travailler sur Yerma avant Noces de sang avec « l’idée d’un diptyque dramatique ». On retrouve ainsi la même scénographie, « cette boîte qui permet différents plans ». Si, dans Yerma, elle évoque le seul lieu de vie, dans Noces de sang, elle est l’intérieur quotidien des familles, la forêt où se déroule le drame.

 

Dans Noces de sang, joué vendredi 13 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux, Federica Garcia Lorca raconte l’histoire d’un mariage. Il y aura bien une fête mais elle se terminera par des deux morts. Parce que ces noces sont en fait arrangées par la mère du fiancé et le père de la fiancée pour apaiser les tensions entre les deux familles. Or, la jeune femme aime Léonard. Pendant le repas, le récit bascule. La mariée s’enfuit avec son ancien fiancé. Ils seront tous les deux rattrapés par le marié dans la forêt. Réapparaîtra seulement la mariée, couverte du sang des deux hommes.

 

Conquérir la liberté

Pour Daniel San Pedro, il était important que la fiancée soit une très jeune comédienne. « Elle doit représenter l’espoir de pouvoir changer la condition des femmes en Espagne, être cet élan de liberté, de renouveau. Elle est un espoir parce qu’elle se bat contre ce mariage arrangé. Elle lutte aussi contre elle-même. Elle est amoureuse de Léonard mais ce n’est pas si évident ».

 

Quant au fiancé, il vient d’une famille aisée, cultivée. « C’est le même milieu social que Lorca ». Il se comporte un peu comme un adolescent jusqu’à ce qu’il découvre « l’héritage de sang et de vengeance ». Quant à Léonard, il « ressent une frustration sexuelle forte. Il n’a jamais fait l’amour avec la fiancée. Il va alors se poser beaucoup de questions sur son amour. Mais il n’aura jamais la réponse. Et c’est terrible ». Cette génération devait marquer son temps pour faire oublier la précédente. Après ces meurtre, « il ne restera qu’une jeunesse fauchée ».

 

 

  • Vendredi 13 novembre à 20h30 au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 18 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur www.lrv-saintvaleryencaux.com