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Théâtre au CDN : une comédie débridée et drôle

On rit. On rit beaucoup pendant l’Opéraporno de Pierre Guillois. Cette pièce, pour adultes seulement, se moque bien de toutes les convenances, multiplie les quiproquos. A voir jusqu’au samedi 27 janvier au CDN de Normandie Rouen.

Le projet semblait a priori délirant et périlleux. Ecrire un opéra porno, quelle idée ! Elle vient du  pianiste et compositeur Nicolas Ducloux. Donc lui à la musique. Et pour le livret et la mise en scène ? Le musicien a pensé à Pierre Guillois, facétieux auteur et metteur en scène qui a reçu le Molière de la comédie en 2017 pour Bigre, une pièce hilarante et muette, truffée de gags inventifs, dans laquelle trois personnages doivent faire face à des petites catastrophes du quotidien.

L’Opéraporno, joué jusqu’au 27 janvier au théâtre des Deux-Rives à Rouen, est un nouvel exercice de style pour Pierre Guillois. Et le pari est gagné parce que la salle rit beaucoup et s’étonne même de rire de tant de grossièretés, d’horreurs et de moments irrévérencieuses.

Avec un tel titre, Opéraporno, les auteurs s’amusent titiller les oreilles un peu trop chastes. On est plus proche du théâtre musical, de la comédie grivoise que de l’opéra. Là, pas de tabou, pas d’interdit. Notamment dans le langage. Pierre Guillois jongle avec toutes les expressions et le vocabulaire érotique  et il le fait avec une délicieuse malice. Il sait où il faut insister pour bousculer le public et ne s’en prive pas.

Dans une nature luxuriante

Quant aux situations rocambolesques, il excelle. Le metteur en scène a imaginé un week-end en famille dans une petite maison de campagne, non loin d’un étang. Le décor, la chaleur sont propices aux excès, aux extravagances. Tout comme les odeurs et les bruits venant d’une nature luxuriante. La grand-mère va se retrouver coincée dans la voiture pendant quelques heures avant de prendre un peu de plaisir avec son petit-fils. La belle-mère, très sexy, ne cesse de provoquer son beau-fils, jeune et beau mais devra se faire du bien toute seule. Et le père, il accumule les malheurs. Pour lui, pas de distractions débridées, ni de perversions. Ce n’est pas facile quand il manque quelques parties du corps.

Les quiproquos s’enchaînent, s’intensifient dans cette création libertine. Loin d’être des acteurs de film X, les comédiens et chanteurs savourent cet Opéraporno, prennent là aussi un malin plaisir à jouer des dialogues sulfureux et des situations terrifiantes.

  • Tous les jours, du mardi 23 au vendredi 26 janvier à 20 heures, samedi 27 janvier à 18 heures au théâtre des Deux-Rives à Rouen. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr