Les Hommes approximatifs jouent Saïgon jeudi 22 et vendredi 23 février au CDN de Normandie Rouen. Une pièce écrite et mise en scène par Caroline Guiela Nguyen qui mêlent les témoignages et les langues pour confronter les histoires de territoire.
Raconter aujourd’hui. Se pencher sur les préoccupations contemporaines. Traverser les frontières. Découvrir les êtres, des visages. Ce sont les objectifs que s’est fixé la compagnie Les Hommes approximatifs. Pour les atteindre, il fallait à la troupe fondée par Caroline Guiela Nguyen de nouveaux récits écrits à partir de témoignages, d’images. Quand une personne originaire du Viet-Nam, installée en France depuis 1954, lui confie que « la plus grande tragédie des Vietnamiens est que nous avons voulu nous intégrer, que nous y sommes arrivés et qu’on nous a oubliés ». C’est cet oubli qui a d’emblée ému la metteure en scène. C’est aussi le point de départ de ce spectacle Saïgon, ville disparue qui porte déformais le nom de Hô Chi Minh Ville.
Joué jeudi 22 et vendredi 23 février au CDN de Normandie Rouen, Saïgon est « un dialogue entre la France et le Viet-Nam. Là-bas, il y a quelque chose de la France. Pax exemple, le français est resté dans la chanson. On écoute beaucoup Christophe et Sylvie Vartan. Regardez aussi de quoi est faite l’histoire de la France… C’est une diversité de narrations et de visages. L’histoire de la France doit aller au-delà de nos frontières », indique Caroline Guiela Nguyen.
C’est un dialogue marqué par des départs, des arrivées, des absences, des exils, la colonisation… Tant d’événements qui marquent la mémoire individuelle et collective. Saïgon raconte des êtres qui ont dû fuir et sont devenus invisibles après des années d’intégration. Caroline Guiela Nguyen rassemble des comédiens français, vietnamiens, français d’origine vietnamienne. Ils sont onze sur le plateau à faire entendre leur parole. « J’ai écrit ce spectacle à partir des gens que nous avons rencontrés lors de notre voyage au Viet-Nam ou dans le XIIIe arrondissement de Paris. J’ai écrit avec ces corps. Tout s’est construit avec la réalité de ces visages. Nous ne sommes pas du tout dans le documentaire. Ce récit est certes ancré dans le réel mais cela n’empêche pas la fiction. L’imaginaire est un vecteur d’empathie, d’élargissement de la pensée. C’est intimement lié ».
Saïgon se déroule dans un restaurant. « J’aime beaucoup cette idée de mettre tout le monde autour d’une table ». Dans un décor foisonnant, les convives échangent, mangent, chantent, dansent et s’inventent une histoire commune.
- Jeudi 22 et vendredi 23 février à 20 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs : 18 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
