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Théâtre au CDN : le récit intime de Mohamed El Khatib

photo Victor Pascal

Le CDN de Normandie Rouen invite une nouvelle fois Mohamed El Khatib du collectif Zirlib. Après, Moi, Corinne Dadat, il joue du 11 au 15 octobre au Rexy à Mont-Saint-Aignan Finir en beauté, une pièce de théâtre sur la transmission de la langue maternelle, sur l’intimité.

 

photo Victor Pascal
photo Victor Pascal

Ce devait être un spectacle sur la transmission de la langue maternelle, sur le passage de l’arabe au français. Mohamed El Khatib a alors interrogé sa mère. Il l’a filmée aussi. « Je filme beaucoup le quotidien, les gens avec qui je suis en interaction ». Puis, un autre sujet s’est imposé après l’annonce de la maladie de sa mère. « C’est un événement qui prend de la place dans une vie ». Mohamed El Khatib poursuit son travail à l’hôpital.

 

Finir en beauté, joué du 11 au 15 octobre au Rexy à Mont-Saint-Aignan, évoque le chagrin, le manque à travers des petites histoires, pleines d’humour, des traversées entre la France et le Maroc. Sans oublier le deuil. « Cela ne se vit pas de la même manière en France et de l’autre côté de la Méditerranée. Il y a des différences énormes ». La question de la langue reste néanmoins présente dans Finir en beauté. « Il s’est ajouté une troisième langue. Celle des médecins. Même eux ont une vraie difficulté à nommer la maladie, la mort ».

 

Mohamed El Khatib porte ce récit autobiographique seul sur scène. Un spectacle qui a nécessité deux ans d’écriture à partir des échanges avec sa mère. « Cela a été plus long parce que la mise à distance a été plus longue afin que ce travail soit partageable ». Pendant ces mois, Mohamed El Khatib s’est posé la question de la pudeur. « Je suis quelqu’un d’extrêmement pudique. Dans Finir en beauté, c’est la question de l’intime que cela creuse. On peut loin dans une intimité sans être impudique. L’écriture, l’humour sont une forme de délicatesse ou d’attention aux gens qui permet de ne pas l’être. Sinon, on reste à la surface des choses et on ne peut faire écho à l’intimité des spectateurs ».

 

Comme avec Moi, Corinne Dadat, Mohamed El Khatib propose une fonction documentaire. « C’est ce qui m’intéresse le plus. Je travaille avec ce qu’il y a autour de moi, avec la réalité environnante. Je ne crois plus trop au théâtre traditionnel. Il ne me touche pas beaucoup. Mais l’enjeu n’est pas tant théâtral. C’est davantage un enjeu de rencontre. Je préfère mettre en forme des rencontres plutôt que de proposer un exercice de style ».

 

  • Du 11 au 14 octobre à 20 heures, le 15 octobre à 18 heures au Rexy à Mont-Saint-Aignan. Tarifs : 14 €, 9 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 03 29 78 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
  • Rencontre avec Mohamed El Khatib à l’issue de la représentation du 12 octobre.