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Théâtre au centre Voltaire : une marche vers l’indépendance

photo ODDBOX

La Marche des enfants évoque le passage douloureux de l’enfance à l’âge adulte. C’est un conte moderne interprété par le Collectif du K mardi 7 février au centre culturel Voltaire à Déville-lès-Rouen et mardi 7 mars au théâtre du Grand Forum à Louviers.

 

photo ODDBOX

Il existe deux versions de La Marche des enfants. Simon Falguières a écrit la première en 2009. Il avait 20 ans. Il l’a gardée, pensant qu’il était trop tôt pour la mettre en scène. Il a repris il y a deux ans le texte qui a reçu l’aide à l’encouragement du centre national du théâtre. «  Avec les années qui ont passé, mon rapport avec les parents a changé. S’est créé une sorte de tendresse ». L’auteur a gommé une grande part de violence, notamment la scène de vengeance contre les adultes.

 

La Marche des enfants, joué au centre culturel Voltaire à Déville-lès-Rouen et au théâtre du Grand Forum à Louviers, parle d’émancipation. Dans une ville grise où il pleut sans interruption, les enfants s’ennuient profondément. Ce n’est pas tout. Ils doivent faire face à des parents et des enseignants castrateurs. La nuit, lorsqu’ils sont dans leur chambre, Kago vient leur parler de poésie, de théâtre. Simon Falguières interprète ce personnage énigmatique, « fantastique. Il a en lui toute la magie des mots, des arts » et va les inciter à prendre leur indépendance.

 

Pour cela, les enfants doivent partir sur les routes. « C’est une ode à la troupe, à la vie politique, à une vie de résistance. Dans la première version de l’histoire, il y avait une coupure radicale puisque les enfants revenaient pour tuer leurs parents. Là, ils disent des mots d’amours avant un adieu. Nous avons tous besoin de coupure pour vivre par nous-même et pour nous ». La Marche des enfants raconte aussi l’histoire du Collectif du K. « Nous faisons du théâtre, un art collectif. Nous avons appris ensemble, grandi ensemble. Nous formons une communauté, une famille. En même temps, il faut une réelle ambition pour espérer faire vivre une œuvre », rappelle Simon Falguières.

 

Il a fallu à la troupe normande deux ans de travail pour monter cette fable moderne. Deux pour réécrire et aussi trouver le ton juste. « C’est n’est pas simple de jouer des enfants », confie Simon Falguières. « Nous nous sommes posé de différentes questions. Il a fallu beaucoup de recherche et d’étapes de travail. Nous avons cherché de nombreuses idées et nous en avons abandonnées aussi. Dans le spectacle, toutes les formes se retrouvent ». Les comédiens se souviennent d’un passé et racontent.