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Théâtre au Rayon vert : une révolution par les urnes

photo Jean-Louis Fernandez

C’est à la fois un conte fantastique et une comédie noire. Ceux qui errent ne se trompent jamais de la compagnie Crossroad, joué mardi 8 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux et mardi 31 janvier au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray, évoque la démocratie.

 

photo Jean-Louis Fernandez
photo Jean-Louis Fernandez

« Il y a longtemps que j’avais envie de travailler sur la thématique de la démocratie ». Maëlle Poésy, comédienne et metteure en scène de la compagnie Crossroad, fait partie de cette génération qui « a commencé à voter contre plutôt que pour. Quels sont aujourd’hui les projets de société. Nous le voyons bien aujourd’hui autant aux Etats-Unis qu’en Europe. Où en est alors notre démocratie ? Comment la réinventer afin qu’elle soit possible ? »

 

Tant de questions posées dans Ceux qui errent ne se trompent pas, présenté mardi 8 novembre au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux et mardi 31 janvier au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Ce spectacle, écrit par Kevin Keiss, est une adaptation libre de La Lucidité de José Luis Saramago (1922-2010), prix Nobel de littérature en 1998. Lors d’un vote, le vote blanc est massif. C’est la stupeur, la panique chez les gouvernants qui étaient persuadés de leur victoire et veulent comprendre. Ils demandent alors à Emilien Lejeune, responsable des services de la Vérité d’enquêter, de mener « cette quête en forme de compréhension ». Il y a aussi une journaliste qui parle beaucoup d’une « population que l’on ne voit plus ».

 

Dans Ceux qui errent ne se trompent pas, Maëlle Poésy propose ainsi trois parcours parallèles qui vont parfois se croiser, trois points de vue pour « interroger la responsabilité de chacun ». Elle a préféré s’attarder sur cet entre-deux mondes, sur un mouvement de bascule d’un système à un autre. « Nous ne sommes pas dans des énergies linéaires. Ce sont davantage des montagnes russes. Il faut un jeu à la hauteur de l’improbabilité de la situation qui ne soit pas naturaliste ».

 

Il y a des accents de réel dans cette fiction que Maëlle Poésy construit comme une fable. Les élections dans Ceux qui errent ne se trompent pas se déroulent lors d’une tempête, tel « un déluge mythologique », symbole d’un état d’inquiétude. « Nous avons voulu travailler un élément climatique pour traiter un certain onirisme. C’est une réponse métaphorique à une question. Faire venir la pluie bouscule l’imaginaire. Comment chacun va se positionner puisque maintenant personne ne peut plus détourner la tête ? Ce déluge permet de laver les choses et de reconstruire ».

 

 

  • Mardi 8 novembre à 20h30 au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 18 à 6 €. Réservation au 02 35 97 25 41 ou sur www.lrv-saintvaleryencaux.com
  • Mardi 31 janvier au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 32 91 94 94.