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Thierry Pécou : « nous approchons ensemble une dimension de l’ordre du spirituel »

Thierry Pécou emmène toujours vers un ailleurs.Le compositeur rouennais aime voyager et se confronter aux diverses traditions musicales. En janvier 2017, il est allé en Inde et revenu avec Sangâta où tabla, flûte bansuri rencontrent le piano, la clarinette et la flûte. L’ensemble Variances joue vendredi 1er février à la chapelle Corneille à Rouen. Entretien avec Thierry Pécou.

Comment est née la rencontre avec les musiciens indiens ?

C’est un peu une opportunité en lien avec l’Alliance française de New Delhi. Cela s’est déroulé en plusieurs temps. Nous nous sommes rencontrés avec les musiciens puis nous avons joué tout en affinant le projet au fur et à mesure. Ce sont trois jeunes musiciens au début de leur carrière, avec une pratique et une culture fortes.

Comment avez-vous « affiné », précisément ?

J’ai conçu une partition qui mélange les deux cultures. L’enjeu, c’était de jouer avec des musiciens au vocabulaire musical différent et non écrit. J’ai dû introduire du raga et certaines formes rythmiques ; d’où les ateliers d’exploration avec des espaces que j’ai volontairement laissés ouverts. On essaie de comprendre… C’est plus long ; il faut s’adapter. Mais c’est une découverte très riche.

Les choses peuvent encore évoluer…

Nous pouvons avoir l’impression de ne jamais avoir fini. Et d’ailleurs, nos amis Indiens continuent à explorer beaucoup également. Je pose un regard très admiratif sur eux. C’est le miracle de la musique… Et, du coup, dans mes projets à venir, j’ai encore envie de choses différentes

Vous n’y aviez pas pensé avant ?

En fait, je rêvais d’un projet « indien » depuis longtemps. Mais je me disais aussi que ce serait difficile. Quand on regarde de l’extérieur, cela semble très complexe mais beaucoup plus clair quand on se lance. De toute manière, dans ces projets, c’est vraiment l’échange qui est important. Et là, quand nous sommes dans un concert, nous approchons ensemble une dimension de l’ordre du spirituel. C’est quelque chose qui vous emporte.

Propos recueillis par Hervé Debruyne

Infos pratiques

  • Vendredi 1er février à 20 heures à la chapelle Corneille à Rouen.
  • Tarifs : de 21 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 45 05 ou sur www.letincelle-rouen.fr