20 jeunes comédiennes se retrouvent sur scène. Ce sont Ces Filles-là, des élèves d’une institution où règne la loi de la plus forte dans un monde d’images pouvant devenir dévastateur. La compagnie Ariadne joue vendredi 1er et samedi 2 mars au CDN de Normandie Rouen.
Ces Filles-là ont grandi ensemble dans l’institution Sainte-Hélène, un établissement prestigieux. Elles sont vingt. Elles se sont promis d’être des copines pour la vie. Jusqu’à ce que des photos de Scarlett, nue, passent de téléphone portable en téléphone portable. À partir de ce jour-là, plus rien ne sera comme avant. Les filles montrent une distance par rapport à l’adolescente alors que les garçons en rigolent. Scarlett est mise à l’écart, harcelée et doit changer de lycée. Cette histoire la rattrapera des années plus tard quand réapparaît la photo. La jeune femme disparaît.
C’est l’histoire de Ces Filles-Là, un texte d’Evan Placey mis en scène par Anne Courel. « Il donne la parole à des jeunes filles. Et elles sont en prise avec le réel et ont beaucoup à dire. Il n’y a rien de moralisateur chez Evan Placey. Il n’y a pas de psychologie. Ce récit est très riche et représentatif de la vraie vie ».
La place de l’individu dans un groupe
La metteuse en scène réunit vingt comédiennes, douze professionnelles et huit amatrices, qui portent ensemble ce conte moderne. « Ce sont sur le plateau vingt corps » d’une grande énergie. « J’ai voulu un travail choral où chacune trouve le chemin de la parole ». Quand aux huit actrices adolescentes, toutes de l’agglomération rouennaise, « elles apportent avec leur présence une fragilité, une urgence de la parole. Cela ouvre un rapport différent au public, une parole à d’autres endroits ».
Jouée vendredi 1er et samedi 2 mars au CDN de Normandie Rouen, Ces Filles-Là pose également la question du rapport complexe entre le groupe et l’individu. Chacune doit trouver sa place. Et ce peut être le fruit d’une lutte. « Dans ce tourbillon collectif, chaque fille a sa propre réaction, assène à continuer d’exister. Elles ont toutes le désir de prendre la parole pour ne pas perdre leur individualité dans un groupe qui perd la tête et l’intelligence. Elles mènent alors une stratégie pour ne pas se retrouver à la place du bouc-émissaire ».
Avec Ces Filles-Là, écrit comme un polar, Anne Courel imagine un chœur de 20 voix féminines qui raconte à la première et à la troisième personne. Comme si le groupe détenait la vérité.
Infos pratiques
- Vendredi 1er mars à 20 heures, samedi 2 mars à 16 heures au théâtre de La Foudre à Petit-Quevilly.
- Spectacle tout public à partir de 14 ans
- Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du samedi 2 mars
- Tarifs : 15 €, 10 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr
