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Un passage de relais dans un « 4 x 100 mètres » dansé


La question de la transmission traverse cette nouvelle création de Cécile Loyer. Présentée vendredi 1er mars à la scène nationale de Dieppe, 4 x 100 mètres a été écrit à partir de témoignages de particuliers et de professionnels de la mémoire, dont des Dieppois.

Cécile Loyer aime les histoires. Celles du présent, comme celles du passé. Elle s’y plonge avec délectation parce que toutes impriment des corps. La danseuse et chorégraphe se penche depuis plusieurs années sur le sujet de la transmission, « un moteur et un boulet ». Alors ces questions, telles que d’où je viens, de quoi ai-je hérité et que puis-je faire de cet héritage, sont une matière artistique à des spectacles comme Blanc, Ombres, Histoires vraies ou L’Hippocampe

« J’ai eu envie de boucler ce cycle avant de passer à un autre. Pour cela, j’ai voulu aller parler de cette thématique de la transmission avec d’autres personnes, savoir si elle est présente chez les autres dans leur travail et dans leur vie de tous les jours. Pour certains, c’est leur métier. Il y a les archivistes, les conservateurs de musée, les bibliothécaires… Eux ont un discours sur le sujet. Les autres n’en ont pas. La question est intime et universelle. Beaucoup ont eu des tas de choses à dire. J’ai récolté des petites histoires, des tranches de vie. J’ai souhaité entendre ces paroles pour confirmer ou pas ma position sur ce thème ».

Cécile Loyer

Récolte de témoignages

Cécile Loyer a interrogé différents habitants de Dieppe, de Reims, de Paris, de Bagnolet et a confié cette matière à Violaine Schwartz, écrivaine et comédienne avec qui elle avait travaillé sur L’Hippocampe. « Lors de cette création, j’avais beaucoup aimé ce travail sur les mots que l’on peut exprimer avec les corps. Je me laisse traverser par les mots. Le corps parle et j’ai besoin que l’on entende des choses, qu’il y ait du sens. Le texte me permet justement de me libérer du sens dans la danse. Il n’est pas une illustration. Je montre comment il peut résonner dans mon corps ».

Cécile Loyer crée 4 x 100 mètres vendredi 1er mars à la scène nationale de Dieppe. Un duo interprété par la chorégraphe et l’écrivaine qui transmettent ces témoignages. Cécile Loyer et Violaine Schwartz forment une équipe de conteuses dans cette course de relais. Là, pas de performance, ni de record à battre. Seulement le passage de cinq histoires, une suite de portraits, « les plus étonnants et les plus universels ».

Cécile Loyer arrive à la fin d’un cycle de création. Avec des réponses à ses questions ? « Non, mes interrogations étaient tournées vers le passé, sur ce que je suis aujourd’hui à cause de ou grâce à ce que j’ai pu recevoir. Dans beaucoup de témoignages, c’est l’avenir, ce que chacun a pu transmettre aux jeunes pour les années à venir qui importe. Maintenant, il faut avancer ».

Infos pratiques

  • Vendredi 1er mars à 20 heures au Drakkar à Neuville-lès-Dieppe.
  • Tarifs : de 23 à 10 €.
  • Réservation au 02 35 82 04 43 ou sur www.dsn.asso.fr