Un tour dans La Ronde

La Ronde est un parcours dans les musées de la métropole rouennaise et dans la création contemporaine. Elle présente des œuvre dans une grande diversité esthétique. Cette année, 150 dossiers ont été reçus et onze artistes ont été sélectionnés pour être exposés jusqu’au 20 septembre. Voilà neuf d’entre eux.

Ndary Lô

Ndary Lô (1961-2017) a forgé le fer toute sa vie. C’est en toute logique que ses œuvres se retrouvent au musée Le Secq des Tournelles. Des figures très élancées, avec juste un tronc, des bras et des jambes, traversent la nef de cet ancien édifice. Elles sont comme quelques traits de crayon dessinés dans l’espace. À travers ces personnages mystérieux et élégants, frêles et solides, l’artiste sénégalais raconte les dures conditions de la vie.

  • Au musée Le Secq Les Tournelles à Rouen

Malala Andrialavidrazana

Les œuvres de Malala Andrialavidrazana sont composées de cartes géographiques, de billets de banque, de timbres, de représentations de personnages historiques ou mythologiques. « Chaque figure tient une baguette dans la main parce que chacun essaie de tirer les ficelles et de mener les choses et les gens à la baguette ». Il y a aussi divers sites et une végétation très dense. C’est une superposition d’images non pas pour raconter un événement ou faire un rappel des cours de géographie. « La force des images se met au service d’une domination. Je souhaite questionner le monde, les réalités du XVIIIe au XXIe siècles. J’ai été très marquée par ce temps particulier que le monde a traversé et je me suis interrogée sur l’influence des images sur la société. J’ai voulu en proposer une relecture, repenser les histoires les plus douloureuses et imaginer notre monde de manière plus poétique ».

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

John Akomfrah

Des juxtapositions d’images, il y en a aussi dans les œuvres cinématographiques de John Akomfrah, réalisateur, écrivain et scénariste anglais, originaire du Ghana. All That is solid mêle des films d’archives, des reportages documentaires, de scènes originales. Son auteur se penche là sur la mémoire, celle des voix et des paroles qu’il faut transmettre pour construire en commun.

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

Julie Tocqueville

Sic vos non vobis est une reproduction en trois dimensions de Chute du Niagara en hiver d’Hippolyte Sebron, une œuvre conservée dans les réserves du musée. Julie Tocqueville montre avec cette création « les coulisses de la fabrication de l’image. Quand celle-ci passe en volume, elle se retrouve sur plusieurs plans ». Elle a alors découpé plusieurs plaques de bois en respectant la forme des plans du tableau qu’elle a peints. Elle a ajouté de fausses plantes que le souffle d’un ventilateur fait bouger, de la musique et des lumières. Avec cette œuvre, l’artiste rouennaise crée un diorama, très courant durant le XIXe siècle.

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

Keita Mori

Avec des fils de coton et un pistolet à colle, Keita Mori recrée un monde, des liens, un réseau… Pour cet artiste parisien, ses œuvres sont plus proche de la sculpture que du dessin. Bug Report (corpus), réalisée pour La Ronde, a été improvisée. Comme une performance.

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

Studio Marlot & Chopard

Rémy Marlot et Ariane Chopard forment un duo de photographes et de vidéastes depuis 1996. Avec Chimères, une série entamée il y a plusieurs années, ils jouent avec des visions étranges créées à partir d’une superposition d’images d’animaux naturalisés ou sculptés dans la pierre, des squelettes issus de collections de muséums et des éléments d’architecture. Ces images représentent un monde imaginaire d’une époque indéfinissable, proche du chaos.

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

Jonathan Loppin

Jonathan Loppin, également le directeur artistique du Shed à Notre-Dame-de-Bondeville et de L’Académie à Maromme, cherche à « produire l’informe ». Il a passé une année en résidence dans l’usine Renault à Cléon, non loin de la fonderie. « Là-bas, on passe du Moyen-Âge dans un endroit où il y a de fortes chaleurs et des formes énormes au reste des bâtiments où tout est chirurgical et interdit ». L’artiste a observé, suivi des visites du site en minibus avec les nouveaux salariés et « fait les poubelles ». Dans la fonderie, il peut se produire des incidents comme la formation d’une flaque d’aluminium après le débordement d’une cuve qui devient une œuvre. Jonathan Loppin transforme ce grand filtre à huile en un monochrome, « une huile sur toile ».

  • Au musée des Beaux-Arts à Rouen

Keen Souhlal

Dans le cloître du musée des Antiquités, Keen Souhlal a installé sur un tapis de roche volcanique,  Tellurique, une arche construire avec des morceaux de bois brûlé comme on enfile des perles, posée au-dessus de plusieurs géodes en céramique, semblables à des diamants. « Ce demi-cercle évoque cette envie de partir et de revenir à l’infini. C’est aussi le cercle de la transformation de la matière », dans ce cycle de création et de destruction. Keen Souhlal en a une approche sensuelle.

  • Au musée des Antiquités à Rouen

Kokou Ferdinand Makouvia

Kokou Ferdinand Makouvia aime expérimenter avec la technique du moulage. Pour ces œuvres, il a choisi la terre. Avec cet artiste, originaire de Lomé, l’objet est absent. C’est le moulant qui est important. Il garde juste une empreinte pour montrer le vide. Le sujet est reconstitué comme un puzzle et devient sculptural. Il a également reconstitué un pays où l’on devine le chaos ou encore le creux d’un arbre à palabres.

  • Au musée de la Céramique à Rouen

Infos pratiques

  • Jusqu’au 20 septembre à la Réunion des musées métropolitains
  • Exposition gratuite