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Une « Chartreuse de Parme » baroque, jeune et gaie

photo Salomé Suarez Detœuf


Dans La Chartreuse de Parme, Stendhal raconte la vie de Fabrice Del Dongo, un homme qui ne renonce pas au bonheur après un choix radical : devenir prélat pour éviter de se retrouver dans les bataillons des conquêtes napoléoniennes. Le Théâtre dernière le monde restitue l’audace et la fougue du roman. À voir mardi 18 décembre avec le Tangram au théâtre du Grand Forum à Louviers.

photo Salomé Suarez Detœuf

Stendhal écrit La Chartreuse de Parme à partir du 4 novembre 1838 et pendant seulement 53 jours. Il va dicter à un secrétaire ce texte de plus de 500 pages dans un seul souffle. La Chartreuse de Parme commence le 15 mai 1796, le jour où napoléon entre dans Milan en Italie, occupée par les Autrichiens. Fabrice naît de l’union de la marquise Del Dongo et d’un lieutenant français. Le garçon va connaître une enfance paisible. Sa vie sera davantage remplie de péripéties. En pleine conquêtes napoléoniennes, Fabrice Del Dongo, rentré dans les ordres, va de duels en aventures amoureuses, de lieux religieux aux prisons.

Comment adapter une telle fresque romanesque à la scène ? Tout en restant fidèle à l’histoire de La Chartreuse de Parme, Sophie Guibard et Émilien Diard Detœuf, fondateurs du Théâtre derrière le monde, ont tout d’abord souhaité restituer l’acte d’écriture, plein d’élan, de Stendhal. Ils convoque l’auteur sur le plateau. C’est Émilien Diard Detœuf qui joue le rôle de Stendhal. « Je raconte. J’improvise. C’est comme si la pièce s’inventait. Comme a pu le faire Stendhal quand il dictait. Il va au gré de ses émotions et de ses perceptions sans défendre des principes. Il écrit avec ses intuitions, avec son cœur. Il va chercher les mouvements de l’âme. Cela crée quelque chose de charnel ». 

L’épique et l’intime

Une troupe de comédiennes et de comédiens va alors s’immiscer dans cette œuvre qui se construit au fil du récit. « Un grand roman, c’est une grande intuition ». Dans La Chartreuse de Parme ou se foutre carrément de tout, joué mardi 18 décembre à Louviers, le Théâtre derrière le monde confronte deux temps : celui de l’auteur et celui de la fiction. Ce sont les personnages, à la fois bouffons et éternels amoureux, qui deviennent le trait d’union. Cependant, « Nous ne transposons rien. L’amour est universel. La volonté de faire de grandes choses est universelle. L’homme est intemporel. Il aspire aux mêmes désirs ».

Sophie Guibard et Émilien Diard Detœuf ont voulu cette création tel un tourbillon de la vie pour raconter « comment il est possible de vivre l’insouciance dans un monde politique et corrompu. Faut-il se vendre pour avoir un vie héroïque ? » Fait-il alors renoncer à ses idéaux ? À l’amour ? Les deux metteurs en scène mêlent l’épique et l’intime, la violence et la passion. Ils parviennent à une fusion des énergies dans une fête théâtrale.

Infos pratiques

  • Mardi 18 décembre à 20 heures au théâtre du Grand Forum à Louviers.
  • Tarifs : de 20 à 8 €. Pour les étudiants :  carte Culture.
  • Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com