Une errance dans « Les Étoiles »

photo : Simon Gosselin

Après Le Nid de Cendres, une grande épopée, Simon Falguières écrit et met en scène un rêve éveillé. Les Étoiles est une fable philosophique sur la famille, les sentiments et la création. Le K, la compagnie du comédien, auteur et metteur en scène, la joue lors de cette rentrée au Tangram à Évreux, à la Comédie de Caen, à L’Éclat à Pont-Audemer, au Piaf à Bernay et au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux.

La famille est un thème récurrent dans les créations de Simon Falguières. Elle est au cœur de ce nouveau récit. Dans Les Étoiles. Zocha vient de mourir. Cette femme pétillante, drôle, quelque peu irrévérencieuse, tenait une place essentielle auprès de son mari, Pierre, son frère, Jean, et de son fils Ezra. Voilà le cours de la vie de ces trois hommes complètement bouleversé après cette disparition. Même le ciel a déversé tout son chagrin sur leur village, désormais inondé après un terrible orage.

Chacun va exprimer ses sentiments de manière différente. Pierre les laisse peu transparaître. Jean, le naïf, l’innocent, toujours proche de l’enfance, les exprime à travers ses sculptures colorées. Quand à Ezra, il va aller se réfugier dans un autre monde. Alors qu’il doit écrire l’éloge funèbre, le jeune poète a perdu tous les mots. Alité, il préfère fuir, tomber dans une certaine léthargie.

Étrange et mélancolie

Là, Simon Falguières confronte plusieurs temporalités et espaces, la réalité et l’irréel, même l’étrange. Ezra converse avec cet oiseau noir qui brille seulement pendant la nuit, retrouve sa mère à travers les souvenirs et croise deux dieux mythologiques, Dionysos et Kowagountata Papo, Ingmar Bergman. Sarah, l’amoureuse toujours fidèle, accompagne Ezra dans ce voyage, le temps qu’il se reconstruise et retrouve le cours des choses, un sens à sa vie et surtout les mots.

Les Étoiles est une errance philosophique, un parcours dans les méandres des songes qui évolue dans une scénographie mouvante avec une belle troupe de comédiennes et de comédiens. Simon Falguières aime les histoires et sait les raconter. Son écriture, belle et poétique, est empreinte dans cette fable d’une plus grande mélancolie. Avec subtilité, il décrit toute la complexité des sentiments humains et s’interroge sur ces moments de solitude que demande la création.

Infos pratiques

  • Jeudi 6, vendredi 7 et samedi 8 janvier à 20 heures au théâtre Legendre à Évreux. Tarifs : de 20 à 10 €. Pour les étudiants :  carte Culture. Réservation au 02 32 29 63 32 ou sur www.letangram.com
  • Mardi 11, mercredi 12 et jeudi 13 janvier à 20 heures à la Comédie de Caen. Tarifs : de 25 à 8 €. Réservation au 02 31 46 27 29 ou sur www.comediedecaen.com
  • Mardi 25 janvier à 20h30 à L’Éclat à Pont-Audemer. Tarifs : 14 €, 10 €. Réservation au 02 32 41 81 31 et sur http://eclat.ville-pont-audemer.fr
  • Vendredi 28 janvier à 20 heures au Piaf à Bernay. Tarifs : 14 €, 5 € Réservation au 02 32 46 64 47 ou à billetterie.piaf@bernay27.fr
  • Vendredi 4 février à 20 heures au Rayon vert à Saint-Valery-en-Caux. Tarifs : de 19 à 10 € Réservation au 02 35 97 25 43 ou sur lrv-saintvaleryencaux.com
  • Durée : 2h10
  • photo : Simon Gosselin