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Une famille résiste entre joie et désespoir

photo : Pascal Gely

Les âmes humaines sont complexes… Tennessee Williams le raconte dans La Ménagerie de verre, un texte mis en scène par Charlotte Rondelez. C’est à voir mercredi 4 mars au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.

Pour Charlotte Rondelez, La Ménagerie de verre a été « un coup de foudre absolu ». Découvert il y a une quinzaine d’années, le texte de Tennessee Williams, très autobiographique et écrit en 1944, « parle de la liberté que l’on se crée, que l’on trouve et des prisons que l’on se fabrique soi-même. J’ai été époustouflée de la manière dont Tennessee Williams a su mettre en mots la complexité des âmes humaines ».

Avec La Ménagerie de verre, Tennessee Williams revient sur la période tourmentée des années 1930. À Saint-Louis, une famille tente de tenir en équilibre depuis le départ du père. Les autres tentent alors de se reconstruire. Pour Amanda, la mère, jouée Cristiana Reali, pas question de se résigner même si son horizon s’annonce très sombre. « Elle porte la nostalgie de son passé » et déborde d’énergie pour offrir le meilleur à ses enfants. Chez Tom (Charles Templon) et Laura (Aurélia Arto), il y a un désir de liberté. Le premier a une lourde responsabilité en recevant le devoir familial. Il préfèrera la fuite. La seconde se construit un monde intérieur pour entrevoir la lumière. Quant à Jim (Félix Beaupérin), cet homme à qui tout semble réussir s’immisce dans le trio après un malentendu. Ces quatre personnages ont une perception déformée d’un monde qu’ils regardent à travers le miroir de leurs espérances et de leurs désirs.

« Une pièce chorale »

Jouée mercredi 4 mars au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly, La Ménagerie de verre est « une pièce chorale » empreinte de souvenirs, de troubles, de résistance, de liberté. Pourtant, « le personnage de la mère va se dire qu’il avance alors qu’il fait tout pour reculer. En fait, Tennessee Williams a mis sa mère en scène. C’est elle qui lui a acheté une machine à écrire et lui a donné une éducation musicale et littéraire. Tous vont ainsi être en résistance avec les autres et avec eux-mêmes. Ce sont des rôles en or ».

Comment les incarner ? Selon la metteuse en scène, il est important de rester « attaché au réel. Le texte n’est pas écrit comme une ligne droite. Les personnages ne sont pas linéaires. Ce sont des êtres humains. Il ne fait pas trahir ce réel et il est important de comprendre le point de vue de chaque personnage. Il a fallu raccrocher tout cela à des choses tangibles. Nous savons ce qu’est une crise économique. Nous savons les chimères que nous pouvons nous inventer. Alors les personnages, ce sont les comédiens. La mère, c’est Cristiana Reali avec son côté fulgurant, sa chaleur et son rire. Chacun peut parler parce qu’il se passe des choses en eux. Nous avons ainsi beaucoup travaillé sur les émotions ».

Charlotte Rondelez

Pour cela, Charlotte Rondelez a imaginé un bel écrin dans un décor réduit afin de créer un espace intime et de concentrer son propos sur les comédiens et comédiennes et sur le texte de Tennessee Williams.

Infos pratiques

  • Mercredi 4 mars à 20 heures au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.
  • Tarifs : de 32 à 16 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 68 48 91 ou sur www.dullin-voltaire.com

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  • Gagnez vos places pour la représentation de La Ménagerie de verre mercredi 4 mars au théâtre Charles-Dullin à Grand-Quevilly.
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