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Une mémoire des lieux au Shed

Simon Boudvin porte un regard amusé sur l’architecture des années 1990 et 2000 dans son exposition Concorde, visible jusqu’au 17 novembre au Shed à Notre-Dame-de-Bondeville.

Au départ, il y a eu un rejet. Lorsque Simon Boudvin arrivait dans les villes non loin des technopôles, des établissements scolaires, des centres commerciaux, il faisait la grimace. « Je me demandais sur quelle planète je pouvais arriver. Je me sentais étranger. Ces bâtiments me piquaient les yeux ». En cause : leur architecture. Ces constructions sont faites de mâts, droits ou obliques, de poutrelles, de volutes en tôle… et recouvertes de couleurs primaires. « Ce sont des cathédrales de l’innovation. Ce sont des architectures ostentatoires avec de grands gestes techniques d’ingénieurs qui cherchent à séduire les élus. C’est contre cette architecture des années 1990 et 2000 que j’ai défini mes goûts ».

Simon Boudvin a parcouru des kilomètres pour photographier ces « cathédrales ». Il est allé à Caen, à Hérouville, à Cherbourg, à Dieppe, au Havre, à Rouen, à Saint-Étienne-du-Rouvray, à Cléon pour se constituer le vocabulaire architectural de cette époque. « À force de les chercher, j’ai développé un certain attachement ». 

Sans présence humaine

Simon Boudvin présente ces photographies jusqu’au 17 novembre au Shed à Notre-Dame-de-Bondeville. Une exposition en forme d’inventaire d’une typologie de formes, de parcours où la présence humaine est absente. Juste des arbres et quelques voitures composent le paysage. « C’est une architecture qui exclut les gens. Ce geste ne tient pas compte de l’habitabilité ». Il s’inscrit aussi dans une certaine tradition photographique des monuments historiques pour évoquer les mémoires de lieux.

En parallèle à cette exposition d’images, Simon Boudvin réunit trois grandes structures métalliques. Il met en dialogue un carré, un cercle et un triangle fabriqués avec des éléments en aluminium, utilisés pour des installations lumineuses, avec l’architecture rouillée du Shed.

Infos pratiques

  • Jusqu’au 17 novembre, tous les jours du vendredi au dimanche de 14 heures à 19 heures, au Shed, 12, rue de l’Abbaye à Notre-Dame-de-Bondeville.
  • Entrée libre.
  • Renseignements sur www.le-shed.com