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Une rencontre improbable dans « Camp sud »

Destin Destinée Mbikulu Mayemba reprend lors du festival des langues françaises Camp sud de Joël Amah Ajavon, une rencontre improbable entre un jeune homme et une touriste européenne dans un pays d’Afrique de l’Ouest. Une pièce de théâtre qui se joue chez l’habitant ou dans des lieux insolites.

Il y a tout d’abord eu une mise en espace lors de la première édition du festival des langues françaises en 2019. Destin Destinée Mbikulu Mayemba reprend lors de la deuxième édition Camp sud de Joël Amah Ajavon, une rencontre improbable entre un jeune homme et une touriste européenne dans un pays d’Afrique de l’Ouest.

Béatrice est européenne et peintre. Elle poursuit son voyage en Afrique de l’Ouest. Des vacances qui virent au cauchemar après avoir perdu ses papiers et son argent. Elle est là, seule, dans la rue à errer. Jusqu’à ce qu’elle croise Edem, un jeune homme en qui il est possible d’avoir confiance. En apparence. « Il est un être humain. Donc, il n’est pas parfait. Il lui offre son hospitalité. Mais a-t-il véritablement de bonnes intentions ? Il est quand même un peu intéressé par cette fille et par l’argent », remarque Destin Destinée Mbikulu Mayemba. D’autant que Béatrice n’oublie pas de lui répéter qu’il est son soleil.

« Une inversion des rôles »

Destin Destinée Mbikulu Mayemba met en scène cette histoire écrite dans Camp sud par Joël Amaj Ajavon. Le comédien, issu du conservatoire de Rouen, s’est intéressé à ce récit et à « la richesse des réalités. L’auteur aborde plusieurs thèmes. Ce qui m’a tout d’abord attiré, c’est l’inversion des rôles. Quand un Européen accueille un migrant en Europe, le premier a tout et le second n’a rien. Quand un Africain reçoit chez lui un Européen, le premier n’a rien et le second est obligatoirement riche. Or Béatrice a tout perdu et n’a plus rien, non plus ».

Autre thème abordé : la solitude, impensable en Afrique. Dans Camp Sud, Béatrice en a peur. « Edem ne peut pas comprendre cela. En Afrique, on n’est jamais seul. J’ai perdu ma mère quand j’étais enfant. J’ai été ensuite élevé par mes tantes que j’ai toujours appelé Maman. Comme mes cousins et cousines, ce sont mes frères et sœurs. D’ailleurs, ces mots, cousins et cousines, n’existent pas. On vit dans des familles élargies », confie Destin Destinée Mbikulu Mayemba.

Pour Camp Sud, juste une table, deux chaises et un matelas. « C’est une histoire qui se vit pleinement. Il faut être complètement dedans. On ne doit pas tricher ». Le comédien et metteur en scène a ainsi créé un espace intime où se confrontent les émotions et éclate l’humour.

Infos pratiques

  • Mercredi 4 mars, vendredi 20 mars et vendredi 27 mars à 20 heures chez l’habitant
  • Mercredi 11 mars à 20h30 à la Littoralité francophone, 2, rue du Président Senard à Canteleu
  • Jeudi 19 mars à 19 heures aux Copeaux numériques, 29, rue Victor-Hugo à Petit-Quevilly
  • Samedi 21 mars à 16 heures à La Fratyernité, 183, rue Saint-Julien à Rouen
  • Tarif : 5 €
  • Réservation au 02 35 70 22 82 ou sur www.cdn-normandierouen.fr