« Une Vie parisienne » très colorée

Photo : Vincent Pontet

C’est une production très colorée, à l’image des créations de Christian Lacroix, qui signe la mise en scène de La Vie parisienne d’Offenbach où s’amusent Florie Valiquette, Flannan Obé et Marc Mauillon. À voir encore vendredi 12 et samedi 13 novembre à l’Opéra de Rouen Normandie.

Tout le style de Christian Lacroix se retrouve dans cette Vie Parisienne d’Offenbach. Le couturier a bien évidemment dessiné les costumes. C’est le défilé d’une collection qui est donné à voir dans ce magnifique spectacle présenté encore vendredi 12 et samedi 13 novembre à l’Opéra de Rouen Normandie. Il y a tout d’abord ces mélanges de matières, de broderies et de couleurs. On s’imagine toujours en été avec Christian Lacroix qui marque les tailles avec des jupes parapluies. La robe de Métella est une merveille d’un rouge soyeux. Les tenues sont exubérantes, extravagantes, parfois baroques pour les femmes, plus classiques pour les hommes mais toujours aussi élégantes et uniques.

La scénographie est à cette image. Christian Lacroix est aussi à l’œuvre. Avec cette architecture métallique, comme un clin d’œil à Gustave Eiffel, elle se transforme en hall de gare, hôtel et salle de restaurant avec tentures, fauteuils de velours et cheval à bascule. Tout est là pour réussir cette fête dans une mise en scène virevoltante, signée également Christian Lacroix, où les interprètes chantent, dansent, se taquinent et enchainent les actes avec enthousiasme.

Un trio

Flannan Obé, Gardefeu, et Marc Mauillon, Bobinet, forment un duo délicieux et drôles. Le premier avait « une image décousue de l’œuvre ». Elle l’était jusqu’à ce que le Pallazzetto Bru Zane sorte des archives la version originelle et intégrale de La Vie Parisienne. C’est donc la réelle découverte d’une pièce jamais entendue. Pour Marc Mauillon qui en est à sa quatrième Vie parisienne, cette opérette est synonyme de « quelque chose de plaisant et festif même si les personnages restent cyniques. Offenbach fait là une critique de son époque ». 

Cette partition est une mécanique millimétrée. « Elle demande beaucoup de technique et d’énergie », remarque Flannan Obé. « C’est une combinaison de plusieurs énergies. Cette partition n’est pas évidente parce qu’il y a du parler et du chanter. L’opérette est un genre que l’on n’enseigne plus. Dans nos formations, tout est focalisé sur l’opéra. Nous n’avons plus les outils pour ce répertoire », ajoute Marc Mauillon.

Autre jeune interprète : Florie Valiquette qui joue une Gabrielle espiègle découvre cette Vive parisienne. Elle fait de la gantière « une joueuse qui doit avoir beaucoup de charme. Je n’oublie pas que la créatrice du rôle était la maîtresse d’Offenbach. Cela nécessite une recherche particulière parce que ces musiques qui peuvent apparaître légères mais ne le sont pas ».

Cette Vie Parisienne, joué par l’orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie, dirigé par Romain Dumas, est un régal avec ces personnages qui se prennent les pieds dans leur désinvolture et leur audace, avec cet univers plein de fantaisie.

Infos pratiques

  • Vendredi 12 novembre à 20 heures, samedi 13 novembre à 18 heures au Théâtre des Arts à Rouen.
  • Durée : 3h10
  • Tarifs : de 68 à 10 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 35 98 74 78 ou sur www.operaderouen.fr
  • Avant la représentation : présentation de l’œuvre une heure avant le spectacle
  • photos : Vincent Pontet