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Expo à Funambules : les voyages de Mariette & Quentin

Mariette & Quentin font leur première Route du Livre. Les deux photographes et dessinateurs seront samedi 9 juin à la librairie Funambules à Rouen où ils présentent une série d’images et une bande dessinée sur leur voyage en Asie.

Au Vietnam dans le delta du Mékong à quelques kilomètres de l’embouchure

Ils immortalisent des instants de vie, captent des regards, préfèrent les envers des décors trop clinquants. La lumière, Mariette Pau et Quentin Monein vont toujours la chercher dans les endroits les plus mystérieux. Mariette & Quentin, installés à Quincampoix, ont fait de la photographie et du voyage un mode de vie depuis 2011. Régulièrement, ils partent à pied, en stop, en train et un sac sur le dos pendant quelques semaines, un mois, voire une année. Tous les deux aiment marcher, flâner, prendre leur temps et les chemins de traverse. Quand il a fallu trouver des surnoms, ils ont choisi avec évidence Madame et Monsieur Shoes.

De bonnes chaussures au pied, ils ont déjà parcouru des milliers de kilomètres loin de toutes les zones touristiques en France, en Angleterre, en Italie, en Iran, en Australie, en Nouvelle-Zélande et lors d’une grande traversée de l’Asie à pied, en suivant le Mékong, des hauts plateaux de l’Himalaya en Chine jusqu’au Vietnam. Prochaine destination : les Balkans. « Pour les premiers voyages, nous n’avions pas de but. Après, voyager pour voyager, c’est bien mais nous avions besoin de quelque chose de plus. Nous nous sommes alors fixé des objectifs », se souvient Quentin. Ce peut être la découverte de paysages, de récits ou des peuples pour « raconter une histoire ».

De la photo au voyage ou l’inverse

Au Laos, face aux cascades de Si Phan Don

À la librairie Funambules à Rouen pendant La Route du livre, Mariette & Quentin partagent celle qu’ils ont vécue en Asie. Des images en forme de témoignage de la vie d’une population vivant sur les rives du Mékong et frappée par les bouleversements écologiques et économiques. Une particularité : les tirages ont été effectués selon le procédé de subligraphie sur des plaques d’aluminium. « Nous aimons beaucoup le rendu mat et ce grain qui rappelle le tirage argentique. L’avantage : les photos peuvent être manipulées sans risque, ne craignent ni l’eau ni lumière. Elles sont même protégées des UV pendant 300 ans », indique le photographe.

Quentin Monein a « toujours fait de la photo. Comme mon grand-père, mon père, mon grand frère ». La photo, c’est « un instant très précis. On peut prendre le temps de se plonger dans ce millième de seconde, se regarder les yeux dans les yeux, rentrer dans l’âme d’une personne, dans son quotidien. Ce qui permet de transmettre des émotions, des mouvements ». Après une longue pause dans sa pratique, il y est revenu avec les premiers voyages. Pour Mariette, c’est l’inverse. « Un jour, je lui ai offert un appareil-photo parce que je passais un temps fou avec le mien. Comme elle a pris quelques cours pendant ses études à l’école Boule à Paris elle avait les bases ». 

« Garder l’innocence de l’instant »

Pour Madame et Monsieur Shoes, ce fut un bouleversement dans leur vie. Elle était joaillière. Il était ingénieur en systèmes informatiques.. Ils ont grandi en Bretagne, sont arrivés en Normandie pour des raisons familiales et ont eu « envie de découvrir ce qu’il se passait ailleurs ». La photo suppose les rencontres. « On demande toujours avant prendre d’en prendre. Alors, on discute, on joue sur les situations. En Asie, j’ai vu une femme en train de tresser un panier, je suis allé tresser avec elle. A nous ensuite de tisser des liens de confiance. On joue aussi avec les enfants. C’est assez simple parce que nos arrivées dans les villages sont remarquées. En général, les touristes arrivent en voiture. Nous, nous sommes à pied, en sueur. Nous nous asseyons par terre pour nous reposer. Ce qui fait souvent rire », confie Quentin. Les deux photographes ne recherchent pas non plus une image travaillée. « Il faut garder l’innocence de l’instant. Tout cela est le résultat d’un travail à deux. L’un discute et l’autre prend la photo. Là, il n’y a pas de barrière. Tout est détendu et naturel ».

Pour partager leurs voyages, Mariette & Quentin ont aussi choisi la bande dessinée et un ton plus léger. Ils sont des fans de BD et de Tintin en particulier. Comme le reporter d’Hergé, ils relatent leur périple, les préparatifs, les départs, la chasse aux moustiques, les repas, la chaleur, l’hygiène, l’intimité d’un couple… Toutes les petites anecdotes que peuvent vivre ces deux photographes se retrouvent sous un trait faussement naïf dans des bandes dessinées amusantes. 

 

La Route du livre à Rouen

La Route du Livre, c’est un parcours en 11 étapes à effectuer samedi 9 juin à Rouen. 11 étapes dans 11 librairies, maison d’éditions, musée et galerie pour rencontrer des dessinateurs, scénaristes, illustrateurs et photographes qui se prêteront au jeu des dédicaces. Une carte sera remis à tous les bourlingueurs pour ne pas se perdre et gagner des cadeaux.

  • Mariette & Quentin à Funambules, 55, rue Jeanne-d’Arc.
  • Iwan Lepingle au Grand Nulle Part, 102, rue du Général-Leclerc
  • Emmanuel Lemaire à l’Armitière, 66, rue Jeanne-d’Arc
  • Art-Mella au Lotus, 49, rue d’Amiens
  • Christophe Que à la bibliothèque François-Villon, 3, rue Jacques-Villon
  • Arnaud Nebbache à l’atelier de la Cop 21, 66, rue du Général-Giraud
  • Steve Baker au Bazar du bizarre, 38, rue aux Ours
  • Benoît Dahan aux éditions Petit à Petit, 53, rue Cauchoise
  • Gaviel Spade au Rêve de l’escalier, 14, rue Cauchoise
  • François Olislaeger au musée des Beaux-Arts
  • Exposition de planches de bande dessinée à L’Établi, 45, rue des Bons-Enfants
  • Entrée libre et gratuite