Mathieu Boogaerts clôt dimanche 2 juin à Etretat la deuxième édition de Terres de Paroles. Artiste lunaire, il aime les mots, jongle avec eux et se révèle un étonnant mélodiste. Dans l’univers de la chanson française, il reste un garçon atypique avec ce répertoire au style épuré et aux ambiances intimistes très douces. Dans son nouvel album, sortir en octobre dernier, Mathieu Boogaerts se dévoile davantage avec une grande sincérité.
Votre concert a lieu dans le cadre d’un festival littéraire. A quel moment avez-vous ressenti que les mots étaient importants ?
Vous me l’apprenez. J’en suis ravi. Je sais néanmoins que j’ai un concert ce dimanche mais je ne savais pas dans quel cadre. Pour les tournées, j’ai une feuille de route mais je m’intéresse à ce que je fais de ma journée le matin.
Quant aux mots…
La première fois que j’ai écrit des mots, j’étais content parce qu’ils avaient une certaine légitimité à être partagés. Je devais avoir 20 ans. Le premier disque, Super, est sorti quatre ans plus tard. Je faisais la musique que j’aime. Cependant, je n’ai pas de souvenir précis d’une prise de conscience.
Les mots sont-ils aussi essentiels que la musique ?
Les mots et la musique ont autant d’importance. Aujourd’hui, je me sens plus que jamais chansonnier. J’ai vu récemment un documentaire sur les cabarets de la rive gauche à Paris où se croisaient Barbara, Brassens… Ils étaient là avec seulement leurs textes et leur instrument. J’aime me produire seul. Juste la guitare et la voix. Ce n’est pas un argument économique. C’est avant tout artistique.
Juste une guitare et votre voix pour faire entendre les mots ?
C’est la meilleure formule pour faire entendre les mots et la musique. C’est aussi plus épanouissant pour moi parce que je contrôle totalement ce que je veux faire passer. J’ai toute souplesse pour changer de chansons ou l’ordre des chansons, pour augmenter ou réduire le tempo. Et je vis plus l’instant présent.
Vous avez écrit un livre. Y en aura-t-il un deuxième ?
C’était un petit essai dans lequel j’expliquais comment j’écrivais mes chansons. Je n’ai pas de velléités littéraires. Je n’ai pas cette vocation d’écrire des romans, ce désir d’inventer une histoire. Moins que pour réaliser un film. Je porte un grand intérêt à la chanson. C’est pour moi quelque chose de naturel.
Est-ce que vous lisez beaucoup ?
Je lis très peu. Ce n’est pas manque d’intérêt mais par manque de temps. Je lis avant de me coucher. Or, je m’endors très vite. Au bout de dix pages, je dors donc je lis très lentement.
- Diamanche 2 juin à 18 heures à la salle Adolphe-Boissaye à Etretat
- Tarif : 5 €. Réservation au 02 32 10 87 07.