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La Seine, muse des peintres

Ile Duboc par Delattre
Ile Duboc par Delattre

 

En plein festival Normandie impressionniste, les Editions des Falaises sortent un beau livre sur les Peintres de la Seine. L’impressionnisme n’est pas le seul courant pictural traité. Les deux auteurs Hélène Eisenberg et François Lespinasse, reviennent sur l’histoire des mouvements qui se sont développé le long de la Seine.

 

 

Pendant une dizaine d’années, Hélène Eisenberg, docteur de l’Université de Californie, et François Lespinasse ont effectué de nombreuses recherches sur les peintres qui ont posé leur chevalet sur les bords de la Seine. Leur objectif : écrire un ouvrage sur cette relation étroite entre les artistes et le fleuve entre 1800 et 1930, une période très créative de l’histoire de l’art. Outre la présentation de 144 œuvres, 125 peintres et un volet sur l’Ecole de Rouen, Peintres de la Seine, publié aux Editions des Falaises, revient à la fois sur les différents courants picturaux et sur l’évolution du paysage de Paris jusqu’à La Manche en pleine ère industrielle. Interview avec Hélène Eisenberg.

 

A quand remonte cette histoire entre les peintres et la Seine ?

De 1800 à 1930, c’est la grande période où la Seine devient l’atelier en plein air des peintres, où naissent les mouvements picturaux, où se retrouvent les artistes d’avant-garde et les peintres étrangers et aussi régionaux. Paris est la capitale mondiale de l’art.

 

Comment qualifier cette histoire ? Est-ce une histoire d’amour ?

Ah ! Oui. De très nombreux peintres, surtout les étrangers, ont été très étonnés par la beauté spéciale de la vallée de la Seine qui leur offraient de nombreux motifs.

 

Que sont venus chercher les peintres sur les bords de Seine ? Est-ce un nouveau motif ou une autre lumière ?

Il y a tout d’abord le motif. Les peintres se sont intéressés au patrimoine, à cette nature qui disparaissait. Ils cherchaient de bons coins. Cette peinture devient documentaire parce qu’elle nous montre tous les changements observés sur les bords de la Seine, la manière dont vivent les habitants, l’industrialisation de la France, après la révolution industrielle en 1848. On voit que la France s’enrichit, que les loisirs tiennent une place plus importante. Il est vrai également que les lumières sont magnifiques le long de la Seine avec des effets changeants. Il y a la pluie, le brouillard, la nuit, le soleil. Le livre raconte ainsi une histoire picturale et sociale.

 

Vous n’évoquez pas uniquement les impressionnistes.

Non, il y a les impressionnistes, mais aussi les post-impressionnistes, les néo-impressionnistes, les fauves, les cubistes… Il y a ensuite une grande tendance à l’abstraction. On se dirige vers l’art moderne. On s’éloigne de la réalité. Ensuite, les peintres sont revenus vers une conception de la peinture plus personnelle, plus philosophique, plus abstraite.

 

  • Peintres de la Seine, Hélène Eisenberg et François Lespinasse
  • Editions des Falaises, 336 pages, 49 €