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En Haut pendant une saison

Hugo Paviot
Hugo Paviot

Catherine Dété, directrice de la chapelle Saint-Louis à Rouen, réunit Hugo Paviot, David Arribe, Emmanuelle Destremau et Gustave Akakpo. Pendant cette saison, ces quatre écrivains seront chacun leur tour en résidence d’écriture afin imaginer une histoire commune qui devra rendre compte des réalités sociales, économiques, historiques et culturelles des Hauts de Rouen. Pour cela, ils auront des contraintes d’écriture : une époque, une origine de famille, une situation sociale et la fonction de la salle, qu’ils vont tirer au sort mardi 1er octobre à la salle Louis-Jouvet. Hugo Paviot qui reste à Rouen jusqu’au 10 octobre écrit la première partie de cette histoire, En Haut !, jouée vendredi 16 mai. Interview.

 

 

 

 

 

 

Pourquoi avez-vous accepté cette proposition ?

Quand on est un auteur que l’on est appelé pour écrire, c’est toujours satisfaisant. Dans ce projet, il y a des contraintes d’écriture propre au théâtre, à la ville d’accueil, à la population que nous allons rencontrer. Par ailleurs, cela renforce un lien, un compagnonnage entamé la saison dernière.

 

Dans ce projet, il y a des contraintes fortes.

Oui mais je suis un auteur de fiction et le résultat sera une fiction. Il n’y aura pas un rendu pédagogique, social ou journalistique. Nous allons parler avec les habitants des Hauts de Rouen et rendre leurs propos universels. Nous allons créer un endroit fictionnel où tous pourront se reconnaître. Il ne faut pas oublier que les contraintes libèrent. Elles nous empêchent d’avoir la page blanche. Avoir un cadre est plus facile que ce que l’on peut penser. J’ai aussi accepté ce projet parce qu’il y aura quatre ressentis de la ville, du lieu et des gens, quatre regards différents sur un quartier. Et tout cela dans une œuvre cohérente.

 

Vous êtes quatre pour écrire une œuvre les uns après les autres et non pas ensemble.

En effet ce n’est pas une histoire que nous allons écrire à huit mains. Dans ce projet, le choix des auteurs est très important. Nous avons tous un point commun : nos œuvres comportent toutes beaucoup de revendications politiques, de la poésie et de l’humour.

 

Vous écrivez la première partie de cette fiction. Est-ce plus facile ?

Non, nous avons tous les mêmes contraintes mais c’est très excitant de commencer. Je ressens vraiment de l’excitation et de l’envie.

 

Vous êtes aussi le premier à aller à la rencontre des Rouennais.

Quand on commence, il faut rassurer, persuader, convaincre. Les gens peuvent avoir l’impression qu’on leur vole quelque chose et cela peut faire peur. Mais, nous faisons cela pour eux. Ce projet est un trait d’union. Il est important que les gens se rencontrent, viennent nous rencontrer. Le théâtre est un outil formidable, un vecteur de lien social.

 

Où écrirez-vous ?

Chaque auteur a sa recette. Je n’écrirai pas sur place parce que j’ai besoin d’un temps de maturation. Sur place, je prends des notes. Des personnages naissent, la dramaturgie s’écrit.

 

Vous dormirez également sur place, dans la salle Louis-Jouvet.

C’est particulier quand on y habite. Il y a des sensations fortes. La nuit, on entend comme des voix dans cette salle chargée d’histoire. C’est très inspirant.

 

 

 

Lire également la présentation de saison de la chapelle Saint-Louis sur https://www.relikto.com/une-saison-a-la-chapelle-saint-louis