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Lisbeth Gruwez au Rive gauche : « nous avons imaginé notre album de Dylan »

Longtemps interprète des pièces de Jan Fabre, elle est une magnifique danseuse. Elle est devenue une chorégraphe talentueuse et exigeante de sa compagnie Voetvolk. Lisbeth Gruwez, artiste belge, est seule sur scène pour ce spectacle, Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan, présenté jeudi 26 janvier au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Le musicien, Maarten Van Cauwenberghe, pose les vinyles sur sa platine et la danseuse évolue dans une ambiance planante, sculpte avec élégance une matière brute. Entretien.

 

Avant de commencer le travail sur cette pièce, Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan, vous n’appréciez pas particulièrement les chansons de Bob Dylan.

C’est vrai. Je pense que je ne le connaissais pas suffisamment. Il faut du temps pour rentrer dans l’œuvre d’un artiste. Lors de mes échauffements, avant les spectacles, Maarten, avec qui je travaille depuis dix ans, mettait toujours la musique de Bob Dylan. Il a eu sa période Dylan. Petit à petit, j’ai commencé à aimer, à danser sur les chansons. La préparation de ce projet artistique a duré deux ans.

 

Qu’est-ce que vous aimez maintenant dans le répertoire de Bob Dylan ?

J’aime beaucoup sa manière d’écrire. C’est très fort et très beau. Dylan a aussi une manière unique de chanter. C’est souvent imprévisible. On peut ainsi mettre une dynamique dans le mouvement. Même si on entend ses disques, j’ai l’impression qu’il chante différemment chaque jour.

 

Bob Dylan a sorti un grand nombre d’albums. Quelle période avez-vous retenu pour ce spectacle ?

Pour ce spectacle, nous avons imaginé notre album de Dylan avec des chansons qui se trouvent dans la même couleur musicale, dans lesquelles on entend la même voix. Nous avons ainsi privilégié la période des années 1960-1970. Après ces décennies, sa voix change. Dans notre disque, nous avons aussi cherché à présenter des paysages, des couleurs de la société.

 

Est-ce simple d’écrire une chorégraphie sur une chanson ?

Non, ce n’est pas facile. Pour chaque titre, il a fallu trouver une porte d’entrée pour pouvoir traduire en danse la chanson.

 

Vous êtes-vous laissée emporter par les textes ou par la musique ?

Les deux. Quand on entend une phrase écrite par Dylan, elle va tout de suite au cœur et elle emmène. Mais je ne voulais pas seulement entrer dans les textes. Je les ai alors lus en diagonale. Je me suis laissée emporter aussi par la musique et la poésie. Maarten met la musique et je m’en inspire. Il y a une ligne fixe qui bouge cependant selon le goût de la journée.

 

 

  • Jeudi 26 janvier à 20h30 au Rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray. Tarifs : de 15 à 8 €. Réservation au 02 32 91 94 94.