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Du roman à la bande dessinée avec Efix

Il y a eu un livre, puis trois bandes dessinées, rassemblées dans un même volume, La Totale, aux éditions Petit à Petit. Efix dédicace Putain d’usine, adapté du roman de Jean-Pierre Levaray, les 28 et 29 septembre au festival Normandiebulle à Darnétal.

Efix et Jean-Pierre Levaray ont un parcours similaire. Ils sont passés par l’usine avant de se consacrer pour l’un, à la bande dessinée, pour l’autre, au roman. Quand les éditions Petit à Petit propose à Efix de mettre en dessin Putain d’usine de Jean-Pierre Levaray, le dessinateur a eu « une réaction enthousiaste. Cela m’a tendu un miroir de ma vie. Dans son livre, Jean-Pierre décrit la vie que j’aurais pu avoir si je n’avais pas quitté mon travail. L’adaptation a été une vraie évidence, même une urgence ».

Putain d’usine raconte la vie d’une classe ouvrière dans une usine dangereuse. Il y a la souffrance, les angoisses du licenciement, la fatigue des personnes résignées et la colère des employés révoltés. Tout cet univers couvert par la grisaille quotidienne transparaît dans les dessins en noir et blanc d’Efix.

Fan de Gotlib

« Je suis un gros lecteur. Depuis l’adolescence, je fantasme sur l’adaptation d’écrivains que j’aime. J’ai toujours eu une espèce de fantasme autour de l’écriture. La lecture m’amène beaucoup d’images. Quand je lis, je me fais ma bande dessinée dans ma tête ». À quand alors un premier roman ? « J’aime tellement dessiner et j’ai tellement une haute opinion de l’écriture. Je suis presque dans le cliché. S’il y a eu un Maupassant, il ne peut plus rien y avoir après. Je m’en sers d’excuse. Il m’est arrivé de commencer un roman. Mais quand je me relis, je trouve cela trop naze ».

Efix

Grand fan de Gotlib, Eifx a trouvé là une première source d’inspiration. « J’aime sa liberté. Il a travaillé beaucoup tout seul, écrit ses propres histoires. Il a réussi à faire de ses défauts, des qualités. Il m’a fait découvrir ces moments où l’on peut rire tout seul. Je me sens en grande communion avec lui ». Le dessinateur va aussi à la rencontre des gens. Il cherche des témoignages. « C’est une curiosité ancestrale. J’aime bien savoir dans quel pays je vis, comment les gens vivent ». Alors, il se promène. Il croque, note des expressions et réalise un travail documentaire qui transparaît dans ses créations.

Infos pratiques

  • Samedi 28 et dimanche 29 septembre de 10 heures à 18 heures au Tennis couverts à Darnétal. Tarifs : 6 €, 4 € une journée, 8 €, 6 € les deux jours, gratuit pour les moins de 16 ans, les étudiants de l’Université de Rouen et les porteurs de la carte Atout Normandie. Programme complet sur www.normandiebulle.com
  • Exposition de planches originales jusqu’au 7 octobre à la brasserie Insulaire à Charleval