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Un tableau en 3D de 28 553 carrés de laine

Avec Mathilde Milot et Citémômes, tout devient plus coloré et joyeux. Dans le cadre de Rouen impressionnée, l’association a transformé une maison de la rive gauche en un tableau géant de carrés de laine tricotée et colorée.

Mathilde Milot coud les carrés de laine tricotée comme on assemble les cubes de Lego.  Elle a toujours apprécié les installations. « J’aime bien bidouiller, les petites choses de la vie quotidienne. Le soleil qui pose sa lumière sur une feuille et offre une autre couleur me ravit. J’ai toujours été sensible à la couleur ».

La plasticienne parvient à réaliser des œuvres monumentales comme cette maison de la rive gauche de Rouen habillée d’un pull géant confectionné avec 28 553 morceaux. Une véritable performance ! D’ailleurs la jeune artiste, également très sportive, aime les défis. « Non pas pour être la plus forte mais parce que cela motive. Je préfère l’esprit de Pierre de Coubertin ». 

Un tableau de Monet aux États-Unis

Et cet élan, elle sait l’impulser depuis plusieurs années au sein de son association Citémômes. Mathilde Milot s’investit beaucoup dans la médiation culturelle. « Je souhaite inviter le public, notamment les enfants, à se poser des questions afin de ne pas être dans une pensée normée. Quand on découvre le monde, on a alors des clés pour affronter l’avenir ». Avec Citémômes, elle monte divers projets et des outils artistiques avec cette volonté d’être dans « la recherche de formes, de couleurs ». Elle s’intéresse à cette nouvelle mode du tricot, plus précisément au yarn bombing, le tricot-graffiti. Une activité que pratique sa grand-mère et qui reste en lien avec l’histoire de Rouen. « C’est un territoire, lié au textile, avec un emblème, le mouton ».

Citémômes lance ainsi des ateliers et Tricote un sourire. « Le tricot est une pratique universelle. Là, le but est réaliser des carrés pour offrir un sourire à une personne. Les gens sont hyper heureux de tricoter ensemble. Il y a un côté bienveillant. Chacun a aussi un souvenir de séance de tricot », remarque la plasticienne, qui est… allergique à la laine. L’association fabrique plus de 50 000 carrés chaque année et multiple les projets à Rouen et aux États-Unis. Il y a eu un habillage de la fontaine place du Lieutenant-Aubert à Rouen et d’une 4L, la reproduction de Femme à l’ombrelle de Monet, surnommé Suzanne, effectué pour Normandie Impressionniste et exposé à New York. 

Il y a désormais cette maison, comme une grande image avec une multitude de pixels colorés. Le confinement a été un moment propice au tricot. Prochain projet : un nouveau tableau de Claude Monet.

Infos pratiques

  • La Maison en tricot, 38, ruine Gaston-Contremoulins à Rouen