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Piers Faccini : « L’endroit où je vis a une influence sur ma musique »

Loin des modes et du bruit de la ville, Piers Facini construit son œuvre musicale tel un artisan exigeant. Album après album, il explore patiemment de nouveaux territoires, curieux qu’il est d’à peu près tout. Rappelons que l’artiste est aussi peintre et photographe. Il sera à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan mardi 13 octobre dans le cadre de Terres de Paroles. Un concert reporté, prévu au printemps 2020. Entretien.

Vous êtes anglo-italien et vous enseignez à Lausanne. Vous avez longtemps habité à Londres. Vous parlez parfaitement français… Où se trouve Piers Facini aujourd’hui ?

J’habite aux portes des Cévennes. Je me sens plus à l’aise ici. Même si j’étais déjà un peu solitaire à Londres. J’avais déjà un langage qui venait de la nature, du ciel… Je crois que l’endroit où je vis a une influence sur ma musique. Même si je voyage beaucoup par ailleurs. C’est un privilège de pouvoir écrire au rythme des saisons. Tout prend un sens. Mais il n’y a pas que du romantisme à la campagne. On voit aussi le côté dramatique. Et on le voit encore mieux.

De nouvelles inspirations, donc pour vos concerts… ?

J’aime aller sur un chemin que je ne connais pas encore. Même si nous avons tous nos obsessions, ma musique prend des formes différentes à chaque fois. Au final, je crois que nous cherchons toujours une couleur, une émotion… En tout cas, j’essaie de faire en sorte que mes albums ne se ressemblent pas mais qu’il y ait une sorte de fil rouge… Je n’ai pas envie de tomber dans le piège de la répétition. C’est probablement l’avantage d’avoir fait un premier album tardivement – à 34 ans – cela donne de la maturité…

Votre style est toujours – et peut-être de plus en plus – épuré. Est-ce à force d’un long travail ?

C’est un compliment pour moi. Si cela paraît simple, c’est une très bonne chose. Ce qui compte, c’est que l’auditeur trouve cela fluide. Même si c’est évidemment très arrangé. C’est cette complexité dans la simplicité que l’on retrouve, par exemple, chez Arvo Pärt que je recherche. C’est un peu comme réaliser un tour de magie ou du jonglage… Parce que c’est comme aller chercher des diamants avec un tout petit marteau…

Etes-vous un chanteur à message ?

Dans un certain sens, la chanson peut devenir porteuse de message mais il s’agit pour moi d’accéder à une résonnance, un sentiment, une émotion. Il ne faut pas essayer de tout traduire. Je ne suis certain que d’une chose : la musique nous sauvera.

Propos recueillis le 14 février 2020 par Hervé Debruyne

Infos pratiques

  • Mardi 13 octobre à 20 heures à la Maison de l’Université à Mont-Saint-Aignan
  • Tarifs : de 15 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture.
  • Réservation au 02 32 76 93 01 ou sur www.mdu.univ-rouen.fr
  • photo Mr Cup