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Les diabolos de Julian Vogel sont en porcelaine

photo : Julian Vogel

Avec Julian Vogel, le diabolo n’est plus cet objet en plastique à envoyer en l’air avec deux bâtons reliés par une ficelle. Il les transforme en véritables œuvres de porcelaine qu’il expose et avec lesquelles il jongle. C’est samedi 12 et dimanche 13 mars au cirque-théâtre à Elbeuf dans le cadre du festival Spring.

Essayer, échouer, réfléchir, réessayer, analyser, comprendre… « Les circassiens sont tous un peu bêtes. Ils doivent passer un temps très long avec un même objet avant d’arriver à exécuter un mouvement. C’est tout le côté technique. Pour un artiste, cela ne suffit pas. Si le cirque dépendait seulement de la technique, il serait inutile. Il y a aussi la partie artistique qui demande de la nouveauté, de la créativité, de l’originalité. Il faut alors trouver un juste équilibre entre technique et artistique ».

Artiste suisse et lauréat Circusnext, Julian Vogel passe son temps avec des diabolos. Un choix qui n’a pas été très pensé. « Je suis fasciné depuis longtemps par les objets. Enfant, j’ai appris à manipuler le diabolo et je ne l’ai plus quitté. Cet objet suspendu, qui tourne et obéit à des règles physiques, a des caractéristiques complexes et intéressantes. Avec le temps, c’est ce mouvement perpétuel qui m’a beaucoup inspiré. Si je ne le fais pas tourner, il ne tourne pas. Il a besoin que je lui donne une impulsion ».

200 kilos de tessons

Julian Vogel est un jongleur hors pair qui n’a pas toujours été comblé. « Quand j’ai commencé mes études, j’ai passé beaucoup de temps avec le diabolo et j’ai ressenti de la frustration ». Il a fallu qu’il regarde « deux bols de muesli sur la table de la cuisine pour apercevoir deux parties du diabolo. J’ai creusé un trou et assemblé les bols avec une tige de fer ». Cette fois, son objet n’était pas en plastique mais en porcelaine. « Mon diabolo est devenu fragile. Je me suis demandé ce que cela pouvait changer dans le jonglage, la manipulation. Si un diabolo en plastique tombe, on le ramasse et on recommence. Si un diabolo en porcelaine tombe, il se casse. Qu’est-ce que l’on peut alors faire sur scène ? »

Dès lors, l’artiste conçoit et fabrique ses bols, de véritables œuvres, peintes avec plusieurs formes, pour créer des diabolos ou des boules. Il jongle avec ses objets, les suspend, les fait rouler, compose des partitions musicales. Il lui arrive aussi d’en casser. « J’ai environ 200 kilos de tessons ». Il les garde et les assemble pour créer des tissus de porcelaine. Julian Vogel a complètement renouvelé l’approche du diabolo. China Series est une suite de variations avec des expositions, des vidéos et des performances à découvrir lors d’une déambulation.

Infos pratiques

  • Samedi 12 mars de 15 heures à 19 heures et dimanche 13 mars de 14h30 à 17h30 au cirque-théâtre à Elbeuf
  • Durée : 1 heure
  • Départ toutes les 15 minutes
  • À partir de 8 ans
  • Tarifs : 17 €, 13 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 32 13 10 50 ou sur www.cirquetheatre-elbeuf.com
  • Des places sont à gagner pour la séance de dimanche 13 mars – 14h45 – pour gagner, écrivez-nous