Alexis HK : « les chansons permettent de garder espoir »

photo : Marc Philippe

Alexis HK revient au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Ce mardi 15 mars, il ne sera pas seul mais avec Thierry Chazelle, Abel Chéret, Luciole, Katel, Oré, Marjolaine Piémont et Foray. En tout huit artistes réunis par Ignatus. Le principe : elles et ils ont eu trois jours pour écrire textes et musiques avant de les interpréter sur scène. Le groupe avec ses Chansons primeurs sera mardi 15 mars au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen, mercredi 16 mars à Passais-Villages et jeudi 17 mars au théâtre de l’Hôtel-de-ville au Havre. Entretien.

Vous écrivez et composez seul depuis le premier album Pourquoi avez-vous accepté la proposition d’Ignatus ?

C’est toujours bien d’aller contre-nature. Cet exercice ne force pas non plus ma nature. J’aime l’humanité, les gens. J’adore les autres. Avec ce projet, il a fallu utiliser une autre méthode. Et il y a eu un tel partage, une telle émulation. Surtout tu n’as pas envie d’être le seul gros nul quand les autres ont pondu de beaux textes. Tout cela est drivé par quelqu’un que j’aime énormément et qui a très bien animé l’atelier. Écrire une vingtaine de chansons en trois jours nécessite la présence d’une personne qui drive.

Quelles ont été les contraintes ?

Ignatus a imposé des contraintes d’écriture. Pour tel texte, il ne voulait pas des rimes en huit. Pour un autre, il souhaitait que le dernier mot d’un vers rime avec le premier de l’autre vers. Il y a aussi des textes sans rimes. Nous avons également eu des contraintes thématiques. Il nous a dit : tu dois écrire avec une abstraction, avec ta peine, ta joie et en faire quelque chose de vivant. Quand on est seul, on est inspiré par notre réalité, notre imaginaire. À plusieurs, cela développe des champs.

« L’art, c’est jouer »

Est-ce qu’écrire dans ces conditions a été un défi ?

Oui, ce fut comme un défi, un jeu. L’art, c’est jouer. Que ce soit des chansons, de la peinture, de la comédie… C’est jouer avec des règles. Pour la composition de la musique, nous n’avons pas choisi nos partenaires. Il a créé des binômes. Toutes ces contraintes ont ainsi donné des résultats imprévus. Dès le troisième jour, nous étions sur scène. Seul, on ne ferait jamais cela. En collectif, c’est faisable. Nous nous mettons en danger. Ce qui est très beau. Et le public ressent cette fragilité. Nous sommes surtout dans une dynamique exaltante.

Est-ce aussi vertigineux ?

Oui, c’est vertigineux. La réalité est moins vertigineuse que l’idée. Nous sommes rassurés après le premier filage. On voit ce que cela va donner sur scène.

Vers quels endroits inexplorés êtes-vous allé ?

Je ne pensais pas écrire sur la lassitude du quotidien, du couple. C’est un thème surexploité. Cette chanson a pris un tour qui m’a plu. Pour l’autre texte, sur la nostalgie, j’ai dû utiliser les codes du dialogue. Je parle avec la nostalgie qui revient quand le temps passe. On a envie de lui dire de partir et de rester parce que l’on a besoin d’elle pour écrire. 

Est-ce que cette expérience a libéré des façons d’écrire ?

Je pense. Je ne capitalise pas pour la suite. Aujourd’hui, il faut apprécier ce que l’on vit sur l’instant. 

Est-ce que l’actualité s’est imposée dans l’écriture ?

Elle est venue. Je pense qu’il ne fallait pas la rejeter. Nous écrivons sur des émotions présentes sans nous laisser nous submerger. Pendant l’atelier, nous avons eu besoin de nous dire que nous avions peur et étions tristes. Nous avons aussi su profiter d’être ensemble. Comme lorsque le jardin est sous le soleil, il faut l’apprécier. Tout cela est un savant mélange entre être conscient des choses et donner du sens à des associations humaines, continuer à être avec des personnes que l’on aime. Cet équilibre est très important. Cela a fait partie de nos discussions. Et les chansons permettent de garder espoir. 

Infos pratiques

  • Mardi 15 janvier à 20h30 au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen. Tarifs : de 15 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture. Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com
  • Mercredi 16 mars à 20h30 à la salle multiculturelle à Passais-Village. Réservation au 02 33 38 88 20 sous sur www.ville-domfront.fr
  • Jeudi 17 mars à 20 heures au théâtre de l’Hôtel-de-ville au Havre. Tarifs : de 20 à 10 €. Réservation au 02 35 19 45 74 ou sur https://thv.lehavre.fr