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Phia Ménard performe au festival Rush

photo : Patrick Garçon

Dans ses créations, Phia Ménard se confronte à la matière pour raconter autant la beauté et la violence du monde. Autrice, jongleuse, metteuse en scène et danseuse, elle sera les 4 et 5 juin à Rouen à Rush, le festival du 106, pour une performance, No Way.

« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ». Tel est l’article 13 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Pour Phia Ménard, c’est « un des articles les plus incroyables mais il reste lettre morte. Il dit que toute personne peut quitter son pays et y revenir librement. Nous vivons donc sur une même planète. Il n’y a pas d’apatride. Surtout, nous avons la liberté d’aller vers l’autre ».

L’artiste, fondatrice de la compagnie Non Nova, fait écho à cet article 13 dans No Way, une performance créée lors du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme au palais de Chaillot à Paris qu’elle reprend pendant le festival Rush à Rouen. Cette courte forme est tout d’abord un cri de colère. « Nous nous glorifions dans ce pays de grands principes et avons une grande capacité à donner des leçons. Or nous ne sommes pas capables de l’appliquer. Nous le voyons au quotidien. On ne cesse de le rappeler : nous sommes le pays des Droits de l’Homme mais loin d’être un modèle ».

Au milieu de fils de fer barbelés

Phia Ménard a milité contre la loi relative à la sécurité globale pour dénoncer « une erreur de dialogue. La facilité est celle de la répression ». Le combat de l’artiste : « rappeler la nécessité de ces beaux objectifs inscrits dans la Déclaration. Ce n’est pas parce qu’ils sont écrits qu’ils sont acquis. C’est au quotidien qu’il faut lutter. Nous devons porter cette parole. La parole de la raison ».

Dans No Way, Phia Ménard recouvre son corps d’un manteau, déroule du fil de fer barbelé pour s’enfermer dans cet espace. Comme si son personnage délimitait son territoire et pouvait trouver là une réelle protection… Debout, sur un tabouret, elle jongle avec un ballon de baudruche en forme de globe terrestre. Cette performance est aussi une interrogation sur « le conflit qui est à nos portes », « la façon d’accueillir les réfugiés », les pensées nationalistes et les frontières. Pour la performeuse, « cette question de la frontière est invisible. C’est davantage celle du pouvoir. Et nous la subissons. Elle agit sur nos corps, comme tout type de violence. Je regarde, j’écoute, je constate. Nous entrons dans une période de l’expression de la blessure. Il faut faire attention à l’évocation des blessures. Elles ne doivent pas venir fermer l’imaginaire ».

No Way

  • Samedi 4 juin de 19h45 à 20h15 et de 20h45 à 21h15, dimanche 5 juin de 19 heures à 19h30 et de 20 heures à 20h30 au Louxor

Rush, la programmation

  • Vendredi 3 juin à partir de 18h30 : Kidromi, Black Sea Dahu, QuinzeQuinze, Gystere, Crystal Murray, Lucie Antunes, Lous and the Yakuza, Mansfield.TYA, Vitalic
  • Samedi 4 juin à partir de 16h30 : Dalhia, Manon Labry, Delish Da Goddess, Leonie Pernet, Franky Gogo, BbyMutha, Underground System, Le Juice, Tshegue, Irène Drésel
  • Dimanche 5 juin à partir de 16 heures : Tolvy, Julien Desprez, John Greaves, November Ultra, Yelli Yelli, Porridge Radio, Chloé, Jacques, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, Jeanne Added

Infos pratiques

  • Tarifs : de 15 à 5 € une journée, de 24 à 12 € les trois jours, gratuit pour les moins de 13 ans
  • Rush sur la presqu’Île Rollet à Rouen
  • Réservation sur https://rush.le106.com