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Les Musiciens de Saint-Julien en dialogue et en trilogue

photo : Jean-Baptiste Millot

Trois concerts et trois répertoires différents : Les Musiciens de Saint-Julien, emmenés par François Lazarevitch, proposent un Trilogue ou l’art de la conversation, ouvrent le Jardin des délices de Jacob van Eyck et reprennent les Concertos brandebourgeois de Bach. C’est du 20 au 24 août  pendant les Musicales de Normandie.

Une conversation à deux, puis à trois

Le répertoire de François Lazarevitch s’enrichit sans cesse de musiques anciennes, aussi bien savantes que populaires. Depuis plusieurs années, le fondateur des Musiciens de Saint-Julien part à la recherche de partitions oubliées. Dans ce nouveau programme, présenté le 20 août en l’église de Vatteville-la-Rue, avec Lucile Boulanger, viole de gamme, et Justin Taylor, clavecin, le flûtiste met en miroir des œuvres baroques et contemporaines. 

Il a donné carte blanche à Philippe Hersant, Gérard Pesson et Vincent Bouchot. Une contrainte cependant : entamer un dialogue avec un compositeur ancien. Le premier a choisi, Jean-Philippe Rameau, le deuxième, François Couperin, et le troisième, Jean-Marie Leclair. Les musiques s’enchaînent, s’entremêlent, s’enrichissent dans ce Trilogue ou l’art de la conversation. Aux Pièces de clavecin en Concerts n°5 de Rameau répond Rondeau de Philippe Hersant. Gérard Pesson a écrit Six Contre-Jours sur le Troisième Concert Royal de François Couperin. Quant à Vincent Bouchot, il compose un Monochrome en ré en regard du Trio de Leclair.

« Philippe Hersant qui a une passion pour la viole de gamme rend comme un hommage à Marais à travers Rameau. Pesson écrit une pièce, qui lui ressemble. C’est un fondu enchaîné entre baroque et sa musique. Il y a dans son travail une recherche approfondie des couleurs. Il est très précis. Or la précision que j’ai quand je joue n’est pas écrite d’habitude. Bouchot a composé une pièce assez répétitive, virtuose ».

Seul à la flûte

Pour le deuxième rendez-vous lors des Musicales de Normandie, samedi 21 août en l’église Saint-Pierre-de-Bébec de Villequier, François Lazarevitch est seul avec une flûte à bec, un flûte traversière et une musette. Il a pioché dans l’épais recueil, très connu des musiciens. Jacob van Eyck, flûtiste, a écrit Der Fluyten Lust Hof, Le Jardin des délices de la flûte, publié en 1640. « C’est une œuvre majeure. Elle est comme un témoignage de la science de l’interprète de l’époque. À l’intérieur, il y a quelques tubes ». François Lazarevitch en a choisi une dizaine pour constituer un best of et faire un voyage en Europe.

En grande formation

Les Musiciens de Saint-Julien seront 22 pour interpréter les six Concertos Brandebourgeois de Bach mercredi 24 août à la chapelle Corneille à Rouen. « Un marathon, pour François Lazarevitch. C’est un défi technique, un répertoire exigeant avec des parties très virtuoses, notamment pour le cor dans le deuxième, le violon dans le quatrième ou encore le clavecin dans le cinquième ». 

Avec ces partitions, Bach montre toute son audace et son imagination, va bien au-delà de toute tradition musicale et se joue des styles. « Les Concertos sont comme une encyclopédie de l’œuvre de Bach. Ils sont très connus et à écouter comme on fait un long voyage ».

Infos pratiques

  • Samedi 20 août à 16 heures à l’église à Vatteville-la-Rue : Trilogue ou l’art de la conversation
  • Dimanche 21 août à 15 heures à l’église Saint-Pierre-de-Bébec à Villequier : Le Jardin des délices
  • Mercredi 24 août à 20h30 à la chapelle Corneille à Rouen : Concertos brandebourgeois de Bach
  • Tarifs : 15 €, 12 €, gratuit pour les moins de 18 ans
  • Réservation au 07 61 24 70 41 ou sur www.musicales-normandie.com
  • Des places sont à gagner. Pour jouer, écrivez à muriel.relikto@gmail.com