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Le festival Inspire a déjà une centaine d’œuvres

photo : Jean-Pierre Sageot

Pour découvrir les œuvres d’Inspire, il faut être attentif. Il y en a des monumentales, aussi des minuscules. Ce festival d’art dans le paysage à Barentin et ses alentours, coordonné par Olivier Landes, offre un beau spectre de la création contemporaine.

Randonner dans la boucle des Catillons ou encore le long de la voie verte à Barentin, ce n’est plus seulement se dégourdir les jambes ou prendre un bon bol d’air rafraichissant. Depuis la fin de l’été, les parcours sont devenus des chemins dédiés à l’art contemporain. Quinze artistes, normands, français et internationaux, ont transformé le paysage avec une centaine d’œuvres. Il faut promener ses yeux en l’air ou vers le sol, sur les murs ou les pieux de clôture pour découvrir ces peintures, céramiques, mosaïques ou sculpture. Les plus monumentales happent le regard. Les plus petites, environ 3 centimètres, demandent une plus grande attention. Toutes créent une autre poésie, offrent de nouvelles perspectives et apportent une touche d’humour lors du festival Inspire.

Ememem est venu soigner les chemins et les trottoirs. Ses œuvres en céramique jaillissent du bitume. Avec une étonnante précision, il découpe des formes dans des carreaux de carrelage récupérés et dessinent des mosaïques polychromes. Adèle Beaumais a imaginé des médaillons en céramique avec des motifs floraux bleus qu’elle a installés dans les creux de pieux clôture ou des pierres.

photo : Jean-Pierre Sageot

Elisa Capdevila a peint comme un flipbook sur un mur de clôture. Deux chats jouent, se taquinent et évoluent en douze images. Il faut s’arrêter devant les peintures de La Rouille. L’artiste préfère les murs abîmés, fissurés, salis par le temps pour reproduire des créatures qui apparaissent comme des fantômes. Tous sont d’une mélancolie bouleversante. Mary et Jiem racontent une histoire avec environ 150 tout petits personnages, à la fois drôles et naïfs. Ils les ont peints sur des murs, des pieux en bois, des gouttières, des silex… 

Bims est un artiste malin qui sait dissimuler sa signature dans ses peintures. Il se sert des  aspérités du mur pour créer des compositions abstraites avec des dégradés de couleurs. Hobz fait d’une machine agricole couverte d’un jaune or une sculpture précieuse et joue avec les illusions d’optique pour transformer un petit garage en un sous-bois. Law a dessiné de multiples paysages et scènes de la campagne avec les champs, les pommiers, les vaches, les brocs de lait sur une longue citerne.

photo : Jean-Pierre Sageot

À voir l’hommage à Charline par Helen Sur. Cette peinture monumentale représente une scène au cœur d’un marché avec cette jeune femme que l’on aperçoit de dos. En mission humanitaire, Charline Fouchet qui a habité à Barentin a été une des victimes de terroristes au Niger en août 2020. L’artiste anglaise fait un clin d’œil à ses activités préférées, telles que la musique, le football, le voyage… Le jeu d’ombres rappelle un destin tragique. 

Enfin, SatOne revient en Normandie. L’artiste allemand a réalisé la grande fresque murale sur le Hangar 23 lors d’une édition de Rouen impressionnée. Pour Inspire, il a peint sur un bâtiment industriel une œuvre puissante avec des formes géométriques qui s’entremêlent et des couleurs qui s’enlacent.

photo : Jean-Pierre Sageot

Infos pratiques

À Barentin

  • La boucle des Catillons : les céramiques d’Adèle Beaumais, les mosaïques d’Ememem, les peintures de Jaw, Elisa Capdevila, Bims, La Rouille, Mary et Jiem, la sculpture d’Amir Rôti
  • La Voie verte : les peintures de SatOne, de Helen Bur et de Pastel

Ailleurs

  • Les peintures de Paatrice Marchand à Blacqueville, de Dimitris Taxis à Bouville et de Clim Lafont à Villers-Écales