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Devenir capitale européenne de la culture pour se réconcilier

Il est écrit et imprimé. Le bid book, le dossier de candidature de la ville de Rouen pour devenir capitale européenne de la Culture en 2028, est donc prêt. Il devra être déposé avant le 2 janvier 2023 au ministère de la Culture.

60 pages, et pas une de plus, avec des textes imprimés en police 10, avec une version en français et une autre en anglais. Voilà pour la forme, imposée. Quant au fond, il faudra encore patienter jusqu’à la fin du mois de février. L’équipe de Rouen Seine Normande 2028 garde précieusement les grandes lignes du projet et les bonnes idées réunies dans le dossier de candidature de la ville de Rouen pour devenir capitale européenne de la Culture en 2028. Le bid book qui a pour titre, Time to meander, est écrit et sera déposé avant le 2 janvier 2023, date de clôture du dépôt des documents au ministère de la Culture. 

Ce bid book, c’est le fruit de plusieurs années de rencontres, de réflexion, d’ateliers, de tables rondes. « Nous avons été à l’écoute des territoires. Il n’y avait pas d’idées préconçues. Ce fut un travail collectif et collaboratif. Aucun membre de l’équipe aurait été capable d’arriver à ce résultat », remarque Rebecca Armstrong, déléguée générale de Rouen Seine Normande 2028.

Un fil conducteur

La première étape a été de définir le périmètre de la candidature. Très vite, la Seine s’est imposée. « Tout le monde en parle, rappelle Rebbeca Armstrong. La Seine a été notre fil conducteur. Ce qui a permis de dépasser les frontières administratives et de trouver une cohérence à notre propos. La Seine n’est pas seulement une composante mais le personnage principal de la candidature. Les fleuves supposent des enjeux de climat, de pollution, de biodiversité, de risques industriels. Ils ont cristallisé des frontières entre les deux rives, les différends entre les peuples. Nous nous sommes alors demandé comment réconcilier les humains entre eux, l’humain et le vivant. Réconciliation est un mot important ».

Cette réconciliation se fera grâce à la culture, « un bon moyen pour dialoguer, selon la déléguée générale. Les artistes savent se projeter plus loin, gratter où ça fait mal, poétiser… Nous allons faire en sorte que la culture nous ouvre partout ».

Un oral en février

Pendant ces mois de travail, « j’ai vécu les différentes étapes avec l’envie de me nourrir, confie la déléguée générale. Le défi a été de fournir des outils en terme de méthodologie et d’avoir un cap qui permet d’être ouvert tout en suivant cette trajectoire. Il y avait d’ailleurs parfois un côté funambule ». Désormais, elle veut être sereine. « Le contrat de confiance est rempli ».

Si l’équipe s’est déjà penchée sur la rédaction du deuxième nid book — celui-ci ne devra pas dépasser 100 pages — elle a en tête le grand oral de présentation de la candidature. Fin février 2023, la délégation, avec au plus dix personnes, aura 45 minutes pour dévoiler le projet et autant de temps pour répondre aux questions du jury. « Nous devrons lui donner envie d’en savoir plus ».