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Le Goût des mots

photo : Bertini

Le Goût des autres réunit des autrices et des auteurs, de France et d’ailleurs, qui signent un nouveau roman ou un tout premier ouvrage. Sans oublier des artistes qui s’emparent d’écrivains plus anciens lors de performances ou de concerts littéraires. Le festival qui se tient du 19 au 22 janvier au Havre propose une 12e édition très riche et gourmande.

« Une édition naît de la précédente ». Sans pour autant se ressembler. Dans son travail, Serge Roué, le programmateur du Goût des autres, donne toujours aux livres « une position centrale. Le verbe, le mot sont une chose importante. Quand les artistes font un pas de côté, ils passent par le livre ». Comme Renan Luce, auteur d’Une famille inquiète, qui entremêle son récit à ses chansons avec le pianiste Christophe Cravero. Grand Corps Malade et Ben Mazué sont Les Correspondants quand ils échangent des lettres pour évoquer l’envers du décor de leur métier.

Le festival, qui se déroule au 19 au 22 janvier au Havre, est ponctué de nombreux rendez-vous littéraires avec Brigitte Giraud, Amélie et Juliette Nothomb, Philippe Claudel, Laurent Gaudé, Véronique Ovaldé, Lucas Belvaux… À côté de ces noms connus sont inscrits ceux de jeunes autrices et auteurs comme Emma Becker, Hadrien Bels, Simon Johannin, Rouda, Pauline Delabroy-Allard… C’est La Nouvelle Vague du Goût des autres. « C’est un choix réaffirmé lors de cette édition. Le Goût des autres n’est pas le festival des grandes locomotives. Il accueille un public curieux que nous souhaitons emmener vers des découvertes ». 

De l’Argentine au Liban

Elles aussi ont signé un premier roman. Claire Baglin, Lili Nyssen et Isabelle Ridroguez sont toutes trois d’anciennes élèves du Master de création littéraire de l’Université du Havre. « Elles sont différentes mais ont une foi en la littérature. Dans leur écriture, il n’y a pas de tiédeur. C’est un surgissement stylistique et intellectuel. Elles observent le monde et montrent une volonté de radicalité », remarque Serge Roué.

Le festival porte un regard sur les littératures américaine avec Lionel Shriver et argentine avec Mariana Enriquez. Focus également sur la création libanaise : « c’est une littérature très vivante, tumultueuse, entre une réalité et des imaginaires », souligne le programmateur. Le festival accueille Diane Mazloum et Selim Nassib qui signent respectivement Le Musée national et Le Tumulte. Sabyl Ghoussoub, lauréat du prix Goncourt des lycéens, sera là avec Beyrouth-sur-Seine.

Autres voyages : ils se feront dans le temps avec des lectures du Jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani par Didier Sandre, de la Comédie-Française, des Chevaliers de la table ronde de Chrétien de Troyes par Dominique Pinon, de L’Homme qui s’évade d’Albert Londres par Clément Bresson, également de la Comédie-Française. Jules Sageot revient à Georges Perec avec une lecture musicale de Tentative d’épuisement d’un lieu parisien. Le trio, formé par Maxime Taffanel, Élias Dris et Théo Cormier, reprend la chronique quotidienne d’Andy Warhol adressée à Pat Hackett. Pour clore Le Goût des autres, Lætitia Casta retrace le parcours de la pianiste virtuose, Clara Haskil, avec Işıl Bengi.

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